Des militaires américains en Syrie, à proximité de Manbij, le 7 février 2018. / SUSANNAH GEORGE / AP

Des bombardements aériens et de tirs d’artillerie effectués dans la nuit de mercredi à jeudi par la coalition antidjihadiste menée par les Etats-Unis ont visé des forces loyales au régime syrien du président Bachar Al-Assad, a annoncé le commandement central des Etats-Unis, dans un communiqué, jeudi 8 février.

« Nous estimons que plus de 100 membres des forces prorégime syriennes ont été tuées au cours d’un affrontement avec les Forces démocratiques syriennes (FDS) et les forces de la coalition », a déclaré un responsable militaire américain. Les FDS sont une alliance rebelle arabo-kurde soutenue par les Etats-Unis qui jouent un rôle incontournable dans la lutte contre les djihadistes du groupe Etat islamique (EI), en Syrie.

Selon ce responsable, des chars d’assaut, soutenus par des tirs d’artillerie étaient en train d’attaquer un quartier général de FDS dans la région de Kusham, dans la province de Deir ez-Zor. La coalition ajoute que des frappes ont été alors déclenchées pour repousser les assaillants. Aucun militaire américain se trouvant parmi les FDS n’a semble-t-il été tué ou blessé dans cette attaque.

Ces frappes surviennent sur fond de tensions croissantes entre Damas et Washington, les Etats-Unis accusant le régime syrien d’avoir utilisé des armes chimiques. Les forces américaines, qui disent avoir prévenu Moscou de la présence de ses forces dans la région, assurent avoir agi en état de légitime défense.

La télévision d’Etat syrienne a qualifié jeudi d’« agression » les frappes de la coalition antijihadiste. « Les actes de la coalition américaine ne sont pas conformes aux normes juridiques ; il s’agit sans conteste d’une agression », a déclaré, à Moscou, un sénateur russe, Franz Klintsevitch, cité par l’agence de presse russe Interfax.