L’espace d’électroménager Darty, à la FNAC de Lille, en septembre 2017. / DENIS CHARLET / AFP

Le malheur des uns fait le bonheur des autres. Si l’envolée des prix de l’immobilier en 2017 désole les futurs acheteurs, elle s’est révélée plus que bénéfique pour le secteur des fabricants d’électroménager.

Selon le bilan dévoilé, jeudi 8 février, par le Groupement interprofessionnel des fabricants d’appareils d’équipement ménager (Gifam), les ventes en valeur ont progressé de 3,2 % l’an dernier – petit et gros électroménager confondus –, comme en 2016, à plus de 8 milliards d’euros .

Une évolution réalisée sur un marché de l’équipement de la maison qui, lui, accuse un repli. Selon une étude de l’institut GfK publiée le 2 février, en effet, les ventes grand public de tous les marchés de l’équipement de la maison – incluant les appareils de télécommunications – ont généré un chiffre d’affaires de 27,3 milliards d’euros en 2017, tous circuits de distribution confondus, en baisse de 2 % par rapport à 2016.

« Les Français reconsidèrent leur électroménager quand ils déménagent ou quand ils refont leur cuisine  », souligne Alexander Lohnherr, président du Gifam et directeur général de Miele en France. En 2017, ils ont acheté 15,3 millions de gros appareils électroménagers (5,2 milliards d’euros, + 3,4 %) et 45,8 millions de petits appareils (2,9 milliards d’euros, + 2,8 %).

Concentration des circuits de distribution

Dans le détail, les tendances des années précédentes se poursuivent, avec des ventes en forte hausse d’aspirateurs balais sans fil pour la troisième année de suite (+ 35 % en 2017), et des robots de préparation culinaire (+ 10 %), ainsi qu’une progression des ventes d’appareils encastrables dans les cuisines (+ 6,1 %). Ainsi, 37 % du marché du gros électroménager est aujourd’hui réalisé par des produits intégrables.

« Il y a un rattrapage du marché de l’encastrable par rapport aux produits en pose libre, une tendance soutenue par le marché immobilier », précise M. Lohnherr. Pour tous ces achats, les consommateurs se donnent un délai de réflexion de neuf jours (pour un petit appareil) à dix jours (pour le gros électroménager), en visitant trois ou quatre sites internet, selon des études faites pour le compte du Gifam. Sept consommateurs sur dix avouent examiner avant d’acheter les avis des consommateurs et les vidéos du produit en action. En outre, 59 % des achats de moins de 40 euros se font en une demi-journée.

Mais le tableau n’est pas aussi rose qu’il y paraît pour les industriels, confrontés à des mouvements de concentration des circuits de distribution. D’autant que, sur le marché français, il existe deux fois plus de marques – en comptant celles qui sont relancées par les industriels – que dans les pays limitrophes.

Ce mouvement se matérialise tant par des alliances à l’achat (FNAC Darty avec Carrefour, Boulanger avec Auchan ou Cdiscount avec Casino) que par des regroupements de réseaux de distribution, comme le discounter MDA (180 points de vente), qui, en décembre 2017, a racheté le grossiste en électroménager GPdis, fournisseur des réseaux Pulsat, Gitem...