Le PDG de Pernod Ricard, Alexandre Ricard, le 11 février 2016 à Paris. / ERIC PIERMONT / AFP

Quasiment trois ans, jour pour jour, après avoir été intronisé à la tête de l’entreprise familiale, Alexandre Ricard continue à imprimer sa marque sur le groupe Pernod Ricard. Une valse de nominations a été annoncée jeudi 8 février, à l’occasion de la publication des résultats semestriels.

« Notre organisation est un organisme vivant qui se transforme en permanence pour s’adapter à ses consommateurs et son environnement », dit en exergue le patron du deuxième groupe mondial de spiritueux pour justifier le remodelage du comité exécutif (Comex) du groupe. Concrètement, Christian Porta, entré dans le groupe en 1988 et actuel PDG de la région EMEA-Latam, c’est-à-dire Europe, Moyen-Orient, Afrique, Amérique du Sud devient directeur général adjoint, Global Business Development, un poste nouvellement créé.

Il aura sous sa responsabilité tous les patrons de marque et sera rattaché directement à Alexandre Ricard. Son rôle sera de veiller à la bonne allocation des ressources en fonction des arbitrages faits dans chaque pays pour pousser une marque plutôt qu’une autre. Il sera remplacé à son poste par l’actuel directeur général adjoint en charges des finances Gilles Bogaert. Ce mouvement permet l’entrée en scène dans le Comex d’une nouvelle figure, Hélène de Tissot, nommée directrice finances.

Un retour à meilleure fortune du marché chinois

Mais il y a aussi des départs, comme celui de Philippe Savinel, qui prend sa retraite après avoir mené à bien le rapprochement de Pernod et Ricard en France et sera remplacé par Philippe Coutin, qui fera, lui aussi, son entrée au Comex. Ou celui de Laurent Lacassagne, PDG de Chivas Brothers, qui quitte le groupe.

« Je ne suis pas là pour réinventer la roue, je ne m’inscris pas dans le changement mais dans l’accélération », avait martelé Alexandre Ricard dès sa prise de pouvoir.

Dès sa prise de pouvoir, M. Ricard l’avait martelé : « Je ne suis pas là pour réinventer la roue, je ne m’inscris pas dans le changement mais dans l’accélération. » Cette volonté de pousser les feux avec le portefeuille de marques dont dispose le groupe français s’illustre dans les résultats du premier semestre de l’exercice fiscal 2017-2018, clos le 31 décembre. Hors effets de change négatifs, le chiffre d’affaires a progressé de 5,1 % à 5,082 milliards d’euros. Le résultat opérationnel courant hors effets de change augmente également de 5,7 % à 1,496 milliard d’euros. Le résultat net bondit, lui, de 25 % à 1,147 milliard d’euros, grâce, il est vrai, à des éléments exceptionnels.

Pernod Ricard bénéficie du retour à meilleure fortune du marché chinois. La marque de cognac Martell en profite et affiche une croissance de 10 % sur cette période. Seul le whisky Jameson fait mieux avec une progression de 12 % des ventes. Dans ce contexte, le groupe de spiritueux a révisé à la hausse ses prévisions de croissance du résultat opérationnel courant pour l’exercice en cours, comprises désormais entre 4 et 6 %.