Le bouton « downvote » n’est pour l’instant disponible que pour quelques internautes américains.

Critiqué depuis longtemps pour sa modération souvent jugée trop lente ou laxiste, Facebook a commencé à tester depuis quelques jours un nouveau système censé l’améliorer. Le réseau social a confirmé jeudi 8 février au site spécialisé The Verge avoir démarré l’expérimentation d’un bouton « downvote » pour signaler plus facilement les commentaires inappropriés.

Son fonctionnement est simple. Si un internaute clique sur ce bouton situé en bas d’un commentaire (à côté des boutons « j’aime » et « répondre ») alors il sera automatiquement masqué pour lui. L’utilisateur est invité à préciser la raison de cette restriction. « Offensant », « trompeur » ou « hors sujet » font partie des options proposées. Cela permet d’aider Facebook à repérer et modérer les contenus problématiques, tout en permettant aux internautes de mieux contrôler la visibilité de certains contenus dans leur fil d’actualité.

Un nouveau bouton que seule une poignée d’heureux élus peuvent tester pour le moment : 5 % d’utilisateurs américains de l’application Android. Pour l’instant, il n’a été mis en place que sur les commentaires postés sur des pages publiques – excluant les groupes, les célébrités publiques et les utilisateurs.

« Nous ne testons pas un bouton “je n’aime pas” »

Si Facebook possède déjà une fonction permettant de « masquer » une publication ou un commentaire, celle-ci n’est pas immédiatement cliquable, puisqu’elle est cachée derrière un menu déroulant situé à droite du message. Voici à quoi ressemble le nouveau bouton « downvote » en action, immédiatement accessible :

En revanche, tient à préciser un porte-parole de Facebook à The Verge : « Nous ne testons pas un bouton “je n’aime pas”. Nous étudions une fonction permettant aux utilisateurs de nous faire un retour. » La question d’un bouton « je n’aime pas » revient régulièrement, notamment pour permettre aux internautes d’exprimer une autre émotion que « j’aime » sous certains contenus. C’est cette réflexion qui avait abouti, au début de 2016, au lancement des boutons « réactions », qui permettent aux utilisateurs d’exprimer leurs émotions avec des options comme « triste », « j’adore », ou le colérique « Grrr ». Facebook, qui tient à rester un espace d’échanges « positifs » où le rejet n’aurait pas sa place, rechigne à faciliter l’expression de sentiments négatifs.

Ce système de « downvote » pourrait, à première vue, sembler se rapprocher de celui du forum américain Reddit. Mais, contrairement à lui, le test de Facebook n’affecte pas la classification des commentaires, des pages ou des posts. D’ailleurs, le nombre de « downvotes » n’est pas visible par les utilisateurs, contrairement à ce qui se passe sur Reddit.

Cette expérimentation s’inscrit notamment dans le combat contre le harcèlement en ligne et les fausses informations, que Facebook dit mener avec force. Mais aussi dans la volonté affirmée par Mark Zuckerberg de donner la priorité aux « messages significatifs » des amis et de la famille. Cela pourrait aussi permettre à la plate-forme de collecter des données pour mieux comprendre les intérêts de ses utilisateurs.