Quatre cents postes sont menacés sur les 550 personnes employées au sein du centre de recherches et de développement du laboratoire Galderma. / RICHARD JUILLIART / AFP

« Nestlé, tu ne feras pas tout avaler », clamait la banderole. Quelque 200 salariés et représentants du personnel du laboratoire de dermatologie Galderma ont manifesté, vendredi 9 février, devant le siège de Nestlé à Vevey, en Suisse, contre la fermeture du site français de Sophia Antipolis (Alpes-Maritimes).

Au total, 400 postes sont menacés sur les 550 personnes employées au sein du centre de recherches et de développement du laboratoire Galderma, une filiale du géant suisse de l’alimentation Nestlé. Installé depuis 1981 dans le sud-est de la France, le laboratoire de la technopole est présenté comme le plus grand centre de recherche et développement dans la dermatologie au monde. Sur ce site, environ 150 salariés font dans la recherche pure, une autre partie travaille notamment aux essais cliniques.

« Il nous faut des garanties d’emplois »

Vêtus de gilets de sécurité jaunes barrés de l’inscription « Grande Braderie à Nestlé Skin Health : 550 salariés à prix cassés », les employés du laboratoire ont manifesté dans le calme. Le directeur des resssources humaines pour la région Europe a assuré que le groupe allait « faire tout » pour que la situation soit résolue sous une « forme correcte ».

Ensuite, le DRH a reçu Nathalie Strauss, déléguée syndicale CFDT, et secrétaire du comité d’entreprise, en présence également de la directrice du personnel de Nestlé Skin Health. « Il nous faut des garanties d’emplois formalisées pour un maximum de salariés », a défendu la déléguée syndicale.

Sans contester cette réorientation stratégique, les salariés de Galderma souhaitent que Nestlé n’abandonne pas le site de Sophia Antipolis pour la Suisse, où le groupe souhaite établir un nouveau centre de recherche.

Une « discipline des coûts accrue »

Les soins de la peau font partie des activités que Nestlé met en avant comme un des segments à fort potentiel de croissance, en particulier depuis que le groupe a repris Galderma, société spécialisée dans les produits dermatologiques qu’il gérait, jusqu’en 2014, avec le groupe français L’Oréal. Mais Nestlé Skin Health a depuis fait évoluer sa stratégie, cherchant à mettre davantage l’accent sur les soins par injection ou voie orale plutôt que sur les crèmes.

Depuis, le groupe Nestlé a décidé d’appliquer une « discipline des coûts accrue », selon la formulation de son nouveau patron, Ulf Mark Schneider. Outre le plan de suppression de postes à Sophia-Antipolis, Nestlé a ainsi annoncé la fermeture d’une usine à Egerkingen, en Suisse, et le transfert de 90 postes du site de la Défense au siège de la filiale à Lausanne.

L’avenir du site de Sophia Antipolis repose peut-être en de nouvelles mains. Les discussions avec d’éventuels repreneurs avancent « à un rythme soutenu », a indiqué le porte-parole de Nestlé Skin Health. « Nous avons déjà reçu plusieurs offres », a-t-il précisé, soulignant que le groupe était prêt à considérer différentes options financières pour maintenir un maximum d’emplois, sans pouvoir fournir d’avantage de détails à ce stade.