Documentaire sur LCP à 20 h 30

Ces gamins-là : la bataille des cadets de Saumur [extrait]
Durée : 01:18

Sur la Seine, à Paris, entre deux victoires de la seconde guerre mondiale, célébrées par les ponts de Bir Hakeim et du Garigliano, s’est glissée il y a peu, une autre victoire, morale celle-ci, sur le pont de Grenelle, rebaptisé en juin 2016 « pont de Grenelle-Cadets-de-Saumur ». Ceux à qui aurait échappé cette nouvelle appellation et qui aimeraient savoir ce qu’elle recouvre, on conseillera vivement le documentaire que Jean-Paul Fargier consacre à ces héros méconnus.

Le 17 juin 1940, alors que Pétain appelle à l’arrêt des combats, à Saumur, le colonel ­Michon, qui dirige l’école des officiers de cavalerie, ne l’entend pas de cette oreille, lui qui a reçu l’ordre d’empêcher les Allemands de franchir la Loire. Ordre contredit par Paris qui l’invite, lui et ses élèves, à se replier sur Montauban. Après y avoir envoyé les forces non combattantes, ainsi que les pur-sang du Cadre noir convoités par les Allemands, le héros de la Grande Guerre convoque les cadets prêts à en découdre pour « sauver l’honneur de l’armée française » défaite, entre autres, à Dunkerque.

A un contre dix

Placés sur 40 kilomètres le long du fleuve, entre Gennes et Montsoreau, quelque 550 jeunes élèves aspirants, équipés d’un armement inadapté et de peu de munitions, vont, du 19 au 21 juin, tenter de ­contenir les Allemands, autrement plus nombreux (le rapport sur le terrain est évalué à 1 contre 10), mieux équipés et soutenus par leur aviation. Malgré leur défaite, dès l’issue des combats, le courage et la bravoure des cadets seront ­salués par le général allemand Kurt Feldt. Après leur avoir rendu les honneurs, celui-ci leur accordera quarante-huit heures pour rejoindre la ligne de démarcation, à Loches. La plupart rejoindront le maquis ou l’armée de libération.

Une scène de reconstitution des combats. / LCP

Pleine de panache et d’héroïsme, cette épopée des cadets de Saumur, de surcroît, ne fut pas vaine puisqu’elle permit à l’armée de Paris de ne pas être faite prisonnière. Ainsi que le relate un des anciens cadets qui témoignent dans ce film au tracé minutieux et fouillé, dont les reconstitutions, cependant, se révèlent quelque peu superflues. Un grief qui n’obère pas les qualités de ce ­documentaire, dont celle, en premier lieu, de nous faire (re)découvrir les visages de ces ­résistants de la première heure.

Ces gamins-là, la bataille des cadets de Saumur, de Jean-Paul Fargier (Fr., 2017, 50 min).