Chaque jour, « Pyeongchang, comme ça se prononce », vous accompagne à la découverte du savoureux menu olympique. Et le traduit de l’heure de Corée à celle de Paris.

  • Demandez le programme (à suivre en direct sur LeMonde.fr)

Après une ouverture en fanfare (si tant est que l’hymne suédois, premier à résonner, puisse être associé à une fanfare), on passe la seconde. Pour entamer en glissant votre nuit blanche, on débute par un intrigant Canada-Corée du Sud en curling mixte (1 H 05, toutes les heures sont celles de Paris), avec un roi historique de la discipline et l’hôte de la compétition. Pour enchaîner, on vous suggère une bonne descente, chez les messieurs (c’est du ski alpin et à 3 heures). Le risque de mettre votre réveil pour rien est élevé : samedi soir à Pyeongchang, on estimait à 90 % les chances de report pour cause de grand vent.

A 8 heures, c’est sur l’ovale de Gangneung qu’on vous conseille de jeter un œil, afin de voir l’entrée en lice du patineur de vitesse Alexis Contin sur 5 000 mètres. A partir de 10 heures, profitez de la suite du patinage artistique par équipe (et notamment l’épreuve de danse sur glace), où la France est éliminée.

Si vous avez encore de la place avant d’attaquer le plat de résistance, allez voir du côté de la luge (c’est à 10 H 50), mais gardez-en pour la suite. Car elle est royale. Il aura délaissé son drapeau tricolore pour une carabine et des skis mais sur 10 km, Martin Fourcade aura à cœur d’ouvrir le compteur de médailles françaises (12 H 15). Et pour conclure la journée, ne manquez pas la finale de ski de bosses (14 H 10), avec la grande chance de Perrine Laffont (voir ci-dessous).

  • La future fête à la médaille

La « fête à la médaille », version CNOSF de la « fête à neuneu », consiste à célébrer la médaille tricolore du jour avec flonflons et Marseillaise. « Pyeongchang, comme ça se prononce » vous dévoile l’identité du héros de demain, au risque d’être chat noir.

Notre future médaillée d’hier : Justine Braisaz, 9è au sprint du biathlon. Pas si mal !

Plutôt que de vous raconter une fois de plus la vie et l’œuvre de Martin Fourcade, « Pyeongchang comme ça se prononce » préfère vous parler de Perrine Laffont, à la fois par sympathie pyrénéenne de l’auteur et parce que ses chances de titre sont réelles. Première vendredi des qualifications, la skieuse de bosses arrive en finale (à 14h10) avec le plein de confiance.

Au terme d’une descente fort propre, la skieuse acrobatique disait « en avoir sous la semelle », notamment sur les sauts, et être « surprise d’avoir terminée première ». Malgré un « run » déjà extrêmement rapide, Perrine Laffont sait qu’elle peut « encore accélérer, lâcher les chevaux. Et j’ai encore de la marge. » Ayant bénéficié d’une journée de repos après un programme chargé pour apprivoiser la piste, la jeune femme vise clairement l’or.

« Comment on s’envole vers une médaille ? » | ISSEI KATO / REUTERS

Et puis à la différence des qualifications, elle est sure, cette fois, d’avoir sa famille avec elle. En raison des intempéries parisiennes, le clan Laffont (mère, père et les grands-parents) a été bloqués une nuit à Paris et ont bien failli rater la première course de leur protégée. Mais ni un changement de vol, ni l’arrêt à Tokyo, ni la perte de leurs bagages n’ont empêché la famille de Perrine Laffont d’assister à la performance de leur fille, au prix d’un taxi depuis l’aéroport d’Incheon (comptez trois bonnes heures de route). « On est là », rassurait la mère à sa fille tombée dans ses bras une fois sortie des pistes. Et ils seront de retour dimanche.

Confiant en la réussite de sa protégée, Fabien Bertrand, le directeur de l’équipe de France de ski acrobatique, se permettait même de tempérer les ardeurs de sa jeune championne. « J’aurais presque préféré qu’elle ne soit pas première, pour qu’elle en veuille encore plus » assène-t-il, avant de se reprendre. « Non, je sais qu’elle va vouloir aller chercher sa médaille ». A « Pyeongchang, comme ça se prononce », on partage la même conviction.

  • L’histoire à suivre

Et si les Jeux avaient été hackés au soir de la cérémonie d’ouverture ? La rumeur se répand dans les vallées du comté de Pyeongchang, d’autant plus facilement que les organisateurs ont annoncé samedi avoir ouvert une enquête. Objectif : dénicher la cause de « graves problèmes technologiques rencontrés dans certains espaces officiels au soir de la cérémonie ».

Les organisateurs « refusent de spéculer » mais les perturbations du réseau, débutées quelques heures avant l’ouverture des JO sur plusieurs sites, et qui se continuaient pour certains samedi, ne manquent pas d’étonner. Des médias sud-coréens affirmaient dans la journée qu’il s’agissait bel et bien d’une cyber-attaque.

Un groupe d’experts en cyber-sécurité du ministère de la Défense, et des représentants de quatre autres ministères ont été chargés d’enquêter sur ces coupures qui n’ont toutefois pas perturbé la cérémonie d’ouverture.

Toutefois, le comité d’organisation a été contraint de couper certains de ses serveurs et le site officiel des Jeux est resté inaccessible une douzaine d’heures, empêchant certains spectateurs d’imprimer leurs billets pour les épreuves.

Les experts en sécurité informatique de « Pyeongchang, comme ça se prononce » n’ont, à ce jour, pas récolté d’information à même de faire avancer l’enquête, qui se poursuivra donc dimanche.

  • Chic Corée(s)

Une équipe de hockey féminin reine du jour alors qu’elle a perdu 8-0 et un premier titre olympique dès le premier jour de compétition : n’est-ce pas formidable d’être le pays organisateur ?

Président du CIO, président sud-coréen, chef de l’Etat nord-coréen (aux fonctions honorifiques) : le centre de hockey de Gwandong, il y a un mois, ne s’attendait sans doute pas à recevoir autant d’égards pour une banale rencontre de premier tour du tournoi olympique. Le combat sur glace a tourné au sommet diplomatique, tout le monde ayant quelque chose à gagner à afficher cette unité des deux Corées.

Et qu’importe que les Corées aient perdu 8-0 face aux Suisses, jamais loin lorsqu’il faut mettre en scène un réchauffement diplomatique : en effet, quelques minutes avant le coup d’envoi, le patineur de vitesse Lim Hyo-jun avait remporté le premier or olympique de la Corée du Sud, sur 1500 mètres en short-track.

Hyojun Lim, toujours le poing levé. / Bernat Armangue / AP

L’ancien nageur, dont la carrière fut jalonnée de blessures, a devancé le favori néerlandais Sinjie Knegt et d’autres patineurs coréens plus expérimentés et établis.

De quoi faire hurler le Palais des Glaces de Gangneung, qui promet d’être l’un des sites les plus animés de ces Jeux.

South Korea wins first gold medal at PyeongChang2018 Winter Olympics (men's 1500m short track final)
Durée : 00:50