Dominique Erignac, veuve du préfet Claude Erignac, lors de la cérémonie d’hommage le 6 février. / LUDOVIC MARIN / AFP

Le message a été publié sur Facebook mercredi, dans la nuit qui a suivi la cérémonie d’hommage au préfet Claude Erignac. La veuve du préfet, assassiné il y a 20 ans, y était présentée comme « le symbole de la femme française », ces femmes qui « de 1940 à 1944, réussirent à faire 400 000 petits bâtards aux valeureux soldats du 3ème Reich ». Retiré ou censuré samedi 10 février, il a poussé le parquet d’Ajaccio à ouvrir une enquête pour « injures publiques, injures en raison du sexe et de l’origine nationale », selon des informations du Parisien confirmées par l’Agence France-Presse (AFP).

L’identité de l’auteur du message incriminé n’a pas encore été établie. Il a été diffusé sur un compte intitulé Di L’Altu Pianu, attribué à Charles Pieri, ancien leader du Front de libération nationale corse (FLNC). Selon Le Parisien, la femme du nationaliste corse a d’ailleurs vivement défendu le message injurieux sur le réseau social.

« Je crois savoir en effet qu’il s’agirait de M. Pieri, mais nous attendons la confirmation de cette affirmation par le réseau social Facebook », a souligné à l’AFP le procureur de la République à Ajaccio, Eric Bouillard, qui a précisé qu’une enquête contre X a été ouverte dès jeudi.

« Il y a constitution d’une infraction pénale d’injure par voie de communication, qui a justifié l’ouverture d’une enquête judiciaire », a ajouté le procureur, qui a aussi effectué un signalement d’abus pour « offense » auprès du réseau social. Un signalement auquel Facebook a fait droit, puisque le message a été retiré.

Texte « inacceptable »

Charles Pieri, figure de la violence clandestine, a ressurgi dans l’actualité insulaire en participant à la réunion de préparation de la grande manifestation à l’appel des nationalistes organisée la 3 février. Il a également annoncé il y a deux semaines « reprendre une place de responsable dans l’exécutif » du parti Corsica Libera de Jean-Guy Talamoni qui est le président de l’Assemblée de Corse.

Après la révélation de l’ouverture d’une enquête par le Parisien, le président du conseil exécutif corse, Gille Simeoni, a réagi dans un communiqué :

« Quel qu’en soit l’auteur, le contenu de ce texte, injurieux et profondément choquant, est inacceptable. Il est contraire à ce que nous sommes, aux plans philosophique, éthique, et politique. Il est également contraire d’une part à nos valeurs et principes, d’autre part à notre conception de l’histoire, de la société et de la vie publique. Enfin ce texte est totalement incompatible avec notre démarche ainsi qu’avec la vision politique et stratégique que les Corses nous ont donné mandat de mettre en œuvre, à travers leur vote massif de décembre dernier ».