LES CHOIX DE LA MATINALE

Cette semaine, on redécouvre un rare opéra de Charles Gounod, on suit les Soft Moon en tournée, on goûte au jazz de Reggie Washington et on se laisse surprendre par les Ecossais de Franz Ferdinand. Sans oublier d’inscrire sur ses tablettes le festival Banlieues bleues qui démarre le 16 mars.

UN OPÉRA : « Philémon et Baucis », de Gounod, au Grand Théâtre de Tours

Pour ouvrir l’année Gounod, l’Opéra de Tours re-créé l’opéra-comique  « Philémon et Baucis ». / OPÉRA DE TOURS

En cette année qui marque les 150 ans de la naissance du compositeur Charles Gounod (1818-1893), point de Faust, de Roméo et Juliette ou de Mireille. C’est le rare Philémon et Baucis que présentera, du 16 au 20 février, l’Opéra de Tours.

C’est un opéra-comique de 1861 composé dans la veine satirique des ouvrages se référant à l’Antiquité, à l’instar de l’Orphée aux enfers d’Offenbach. Il aura fallu plus d’un demi-siècle pour que Jupiter descende à nouveau de l’Olympe s’inviter chez Philémon et Baucis, un vieux couple qui vit pauvre mais heureux. Pour prix de leur hospitalité, le dieu des dieux leur rend la jeunesse, provoquant son propre désir pour la belle Baucis, la colère de Philémon et la mésentente des amoureux. Il leur faudra aspirer à leur état antérieur pour retrouver la paix, ce que voyant, Jupiter acceptera de se retirer tout en leur laissant le double cadeau initial.

C’est en comptant avec la jeune et talentueuse école du chant français que s’est construite la production – Norma Nahoun pour Baucis, le Philémon de Sébastien Droy, et le tonnant Jupiter d’Alexandre Duhamel. Les forces musicales tourangelles seront sous la direction de Benjamin Pionnier. Marie-Aude Roux

« Philémon et Baucis », de Gounod. Avec Norma Nahoun, Sébastien Droy, Alexandre Duhamel, Eric Martin-Bonnet, Marion Grange, Julien Ostini (mise en scène), Chœur de l’Opéra de Tours, Orchestre symphonique Région Centre-Val de Loire/Tours, Benjamin Pionnier (direction). Opéra de Tours, 34 rue de la Scellerie, Tours. Les 16 et 20 février, à 20 heures ; le 18 février, à 15 heures. Tél. : 02-47-60-20-20. De 16,50 € à 72 €.

UNE TOURNÉE : The Soft Moon, à Paris, le 14 février, puis à Lille, Nantes et Lyon

Affiche du concert de The Soft Moon, au Trabendo, à Paris. / DR

Dans la catégorie revival cold wave, The Soft Moon est certainement le prétendant le plus doué. Projet en vérité d’un seul homme, le multi-instrumentiste et chanteur américain Luis Vasquez, ce dernier se révèle très habile pour passer son esprit torturé dans le filtre d’un post-punk angulaire hérité de Joy Division et des nappes synthétiques claustrophobes de l’album Pornography (1982) de The Cure.

Avec Criminal (Sacred Bones Records/Differ-ant), son quatrième album qui vient de paraître, le Californien établi à Berlin a atteint un certain paroxysme sonique en termes de claviers stridents et de beats électroniques urbains, toujours au service de cette voix martiale impressionnante. Une expérience cathartique sur fond de nostalgie new wave qui ne perd rien de son intensité sur scène.

The Soft Moon se produira en concert mercredi 14 février à Paris, au Trabendo. Puis de retour dans l’Hexagone pour trois dates en mars, le 14 à Lille, à la Condition publique ; le 15 à Nantes, au Stéréolux ; le 16 à Lyon, à L’Epicerie moderne. Franck Colombani

The Soft Moon + SΛRIN. Le Trabendo, 211 avenue Jean-Jaurès, Paris 19e. Mo Porte-de-Pantin. Mercredi 14 février, à 19 heures. 25,30 €.

DEUX CONCERTS : Reggie Washington à Paris, le 13 février et à Luynes, le 14

Le bassiste Reggie Washington. / NEWMORNING.COM

Dans un article du numéro de février du mensuel Jazz magazine, interrogé par Frédéric Goaty, le bassiste américain Reggie Washington revient sur ses liens avec le guitariste Jef Lee Johnson (1958-2013), à qui il rend hommage notamment dans un récent disque Rainbow Shadow-Volume 2 et lors de ses concerts, dont ceux prévus au New Morning, à Paris, mardi 13 février et au Jazz Fola Live Club, à Luynes (Bouches-du-Rhône), au sud d’Aix-en-Provence, mercredi 14 février.

« Chaque note [de Jef Lee Johnson] m’inspirait totalement (…) Jef est, était et sera toujours un artiste unique (…) Jef apprenait constamment des autres, tout autant que nous avons appris de lui. » Reggie Washington, qui a fait partie des premières formations du saxophoniste Steve Coleman, sera accompagné du guitariste David Gilmore (autre ancien de chez Steve Coleman), du batteur Patrick Dorcean et du platiniste DJ Grazzhoppa. Sylvain Siclier

New Morning, 7-9 rue des Petites-Ecuries, Paris 10e. Mo Château-d’Eau. Mardi 13 février, à 20 heures. 25,90 €. Jazz Fola Live Club, 2422 Avenue Fortuné Ferrini, Luynes (Bouches-du-Rhône). Mercredi 14 février, à 20 h 30. De 15 € à 20 €.

REPRISE : Franz Ferdinand revisite « Shut Up Kiss Me », d’Angel Olsen

Franz Ferdinand "Shut Up Kiss Me" Angel Olsen Cover
Durée : 03:15

Toujours plus haut, tel est le credo du groupe post-punk emblématique de Glasgow, Franz Ferdinand, sur leur cinquième album, intitulé de circonstance Always ascending (Domino/Sony). La bande du leader Alex Kapranos regarde précisément en direction de la boule à facettes des dance-floors, épaulé cette fois par le Français Philippe Zdar moitié du duo electro Cassius, et producteur émérite de Phoenix, The Rapture…

Ce dernier n’a pas son pareil pour insuffler une touche electro dance à des groupes de rock sans les dénaturer. Il le prouve encore en poussant le désormais quintet (deux nouveaux membres, Julian Corrie et Dino Bardot, ont été recrutés pour pallier le départ du guitariste Nick McCarthy) vers des territoires inédits quelque part entre No Wave et disco, avec à la clé la promesse de quelques tubes imparables (Lazy Boy, Paper Cages, Glimpse of Love…).

Récemment invité à l’antenne de la radio américaine SiriusXM, les Ecossais ont montré une facette plus pop, en reprenant une composition de l’indie rockeuse américaine Angel Olsen, Shut Up Kiss Me (dont voici la version originale). Une chanson d’amour qui tombe à point nommé à quelques jours de la Saint-Valentin. F. C.

Le groupe sera en concert au Zénith de Paris, le 27 février, au Zénith de Toulouse, le 19 mars, au Zénith de Montpellier, le 20 mars, à l’Auditorium Lumière de Lyon, le 21 mars, au Liberté de Rennes, le 23 mars et au Zénith de Caen, le 24 mars.

À RÉSERVER : le festival Banlieues bleues, du 16 mars au 13 avril

Affiche du festival Banlieues bleues, du 16 mars au 13 avril 2018. / BLUTCH/BANLIEUES BLEUES

Organisé dans les salles de douze villes de Seine-Saint-Denis, avec quelques concerts dans des communes du Val-d’Oise et des Hauts-de-Seine, le festival Banlieues bleues vient d’annoncer la programmation de sa 35e édition. Il débutera à l’Espace 1789 de Saint-Ouen, vendredi 16 mars, par une soirée consacrée à l’Afrique du Sud avec les formations du guitariste et chanteur Sibusile Xaba et du pianiste Abdullah Ibrahim et se terminera à la MC93 de Bobigny, vendredi 13 avril, avec une soirée consacrée à la musique éthiopienne.

De l’un à l’autre, le jazz, représenté par nombre de jeunes musiciennes et musiciens, et les musiques du monde sont les dominantes du programme. Avec notamment le saxophoniste Antonin-Tri Hoang, la clarinettiste Elodie Pasquier, les groupes Kobo Town, Altin Gün, The Ex, la pianiste Eve Rissler, le guitariste et chanteur Jacob Desvarieux, la contrebassiste Sarah Murcia, le chanteur et oudiste Dhafer Youssef, une grande formation menée par les clarinettistes Xavier Charles et Jacques Di Donato, le saxophoniste Shabaka Hutchings, l’Orchestre Tout Puissant Marcel Duchamp… S. Si.

Festival Banlieues bleues, du 16 mars au 13 avril, dates, lieux, tarifs (de 5 € à 20 € selon les concerts) et réservations sur le site Internet.