« Nous avons un très très mauvais accord avec la Corée [du Sud] » , « pour nous, il ne produit rien d’autre que des pertes », a jugé M. Trump. / KEVIN LAMARQUE / REUTERS

Lors d’une réunion avec des élus démocrates et républicains dans le cadre de son engagement pour une politique commerciale « juste et réciproque soutenant les travailleurs et l’économie américaine », Donald Trump s’en est de nouveau pris, mardi 13 février, à la Chine et à la Corée du Sud.

Les Etats-Unis, qui présentent un important déficit dans leurs échanges avec Pékin et Séoul, ont déjà imposé des sanctions douanières en janvier sur les panneaux solaires chinois et sur les machines à laver sud-coréennes. Le président a dénoncé des échanges commerciaux inéquitables pour justifier de potentielles nouvelles sanctions contre Pékin et la révision de l’accord commercial avec Séoul.

Déficit commercial record avec la Chine

En janvier, le secrétaire au commerce Wilbur Ross a remis au président, ses rapports sur des subventions présumées aux importations d’acier et d’aluminium chinois. Il avait alors précisé que le président avait quatre-vingt-dix jours pour décider d’éventuelles sanctions, sans toutefois révéler les conclusions des enquêtes de ses services.

Pour les seuls biens, le déficit commercial avec la Chine – deuxième partenaire commercial des Etats-Unis après l’Union européenne – a atteint l’an passé un niveau record de 375,2 milliards de dollars.

Volonté de renégocier l’accord avec Séoul

S’agissant de la Corée du Sud, le président a qualifié de « désastreux » l’accord commercial entre les deux pays, signé en 2012. « Nous avons un très très mauvais accord avec la Corée [du Sud] », « pour nous, il ne produit rien d’autre que des pertes », a jugé M. Trump. L’administration Trump considère que ce traité, appelé Korus, avantage Séoul, car les Etats-Unis exportent moins vers la Corée du Sud depuis son entrée en vigueur.

En 2017, la Corée du Sud était le sixième partenaire commercial des Etats-Unis derrière l’Allemagne et devant le Royaume-Uni et la France. Le déficit commercial américain en marchandises avec la Corée du Sud s’est élevé à 22,7 milliards de dollars l’an dernier, en diminution par rapport à 2016. Pour les biens et services, le déficit était de 17 milliards en 2016, les chiffres 2017 ne sont pas encore disponibles.

Reprise des thèmes de campagne

Bien avant son arrivée à la Maison Blanche, Donald Trump avait fait de la lutte contre le déséquilibre des échanges commerciaux une priorité absolue pour mettre en œuvre son credo « L’Amérique d’abord ».

Le 23 janvier 2017 il avait mis fin au traité de libre-échange transpacifique (TPP), signé avec onze pays riverains du Pacifique, mais sans la Chine, pour sauvegarder les emplois américains qu’il affirmait menacés par le libre-échange. Il a aussi imposé au Mexique et au Canada la renégociation du traité de libre-échange nord-américain (Alena) en vigueur depuis 1994.

Pour autant, en dépit d’un élan résolument protectionniste, le président doit composer avec l’appétit des consommateurs américains, friands de marchandises bon marché en provenance de l’étranger : le solde chroniquement déficitaire des échanges de biens et de services avec le reste du monde a atteint 566 milliards de dollars en 2017, soit une hausse de 12,1 % sur un an.