L’entrée de l’hôtel de police de Lyon, le 13 février. / JEFF PACHOUD / AFP

De faux plombiers qui font main basse sur des millions de francs suisses en kidnappant la fille d’un convoyeur de fonds, retrouvée saine et sauve après rançon : c’est le scénario d’une rocambolesque affaire survenue dans la soirée du 8 février entre Lyon et la Suisse, autour de laquelle de nombreuses questions restent à éclaircir.

Le 8 février, un convoyeur de fonds disait avoir été victime d’un chantage exigeant la livraison d’un fourgon plein d’argent, en échange de la libération de sa fille, laquelle affirmait avoir été kidnappée par deux faux plombiers.

Mardi 13 février, une source proche du dossier annonçait que la jeune fille et son père, ainsi qu’un collègue de travail de ce dernier, ont été convoqués samedi après-midi à l’hôtel de police de Lyon pour être entendus par les enquêteurs. Leur garde à vue a débuté lundi, a précisé une de ces sources à l’AFP, confirmant une information de la chaîne LCI.

Tous trois ont, finalement, été remis en liberté à l’issue de leur garde à vue, mardi à la mi-journée, a déclaré cette même source, en refusant de préciser si le trio était définitivement mis hors de cause dans cette affaire d’enlèvement contre rançon entre la France et la Suisse. Cette garde à vue pouvait se prolonger durant quatre-vingt-seize heures.

Selon les informations de France 2, les enquêteurs souhaitent vérifier la provenance d’une somme de plusieurs centaines de milliers de francs suisses retrouvés au domicile de l’un des deux convoyeurs, lesquels affirment qu’elle leur a été remise par les auteurs de l’enlèvement, en dédommagement.

Butin chiffré entre 20 et 30 millions de francs suisses

Selon les dires de la jeune femme de 22 ans, celle-ci avait été enlevée dans son appartement, jeudi à 18 h 30, par deux faux plombiers, qui, après l’avoir ligotée, l’aurait contrainte à appeler son père, employé en Suisse par une société de transport de fonds.

Domicilié à Annemasse (Haute-Savoie), ce dernier, qui était en train d’effectuer une tournée avec son collègue dans le canton de Vaud dans un fourgon blindé rempli d’argent, aurait alors été forcé d’en remettre le contenu à plusieurs hommes armés qui l’attendaient sur un parking près de Chavornay.

Le montant du butin avait été chiffré entre 20 et 30 millions de francs suisses (entre 17 et 26 millions d’euros). Jointe mardi par l’Agence France-Presse, la société SOS Surveillance, victime présumée du braquage, s’est refusée à tout commentaire.

Relâchée par ses « ravisseurs », la jeune femme, apparemment « très choquée », avait été découverte par un passant au bord d’une route sur la commune de Tramoyes, dans l’Ain, et conduite à la gendarmerie.

L’information de presse selon laquelle une « petite partie du butin » aurait été retrouvée « sur indication d’un convoyeur » n’a, par ailleurs, pas été confirmée.