Le ministère de la justice a décidé de ne pas saisir l’Inspection générale de la justice (IGJ), après une demande, en ce sens, des avocats du théologien musulman Tariq Ramadan, mis en examen pour viols et incarcéré.

« A ce stade, les critères de la saisine de l’Inspection générale de la justice ne sont pas réunis. L’information judiciaire est actuellement en cours. Elle vise à rassembler les éléments de preuve à charge et à décharge et c’est au juge de vérifier », a expliqué la chancellerie, mercredi 14 février.

Les avocats de l’islamologue suisse, mis en examen pour viols, le 2 février, et placé en détention provisoire, avaient réclamé la saisine de cet organe de contrôle de l’administration judiciaire car, estiment-ils, l’enquête préliminaire a été émaillée de dysfonctionnements ayant porté préjudice à leur client.

Les avocats font valoir un élément à décharge

Ils pointent notamment le fait qu’une note envoyée aux autorités judiciaires, le 6 décembre, n’ait été transmise aux enquêteurs que le 1er février, soit au second jour de la garde à vue de M. Ramadan.

Or, les avocats font valoir que ce document est un élément à décharge important pour leur client, car il fait état de l’agenda du théologien, le 9 octobre 2009, date à laquelle une des deux femmes, désignée sous le pseudonyme de Christelle, l’accuse de l’avoir violée dans un hôtel à Lyon.

Cette note mentionne notamment une réservation de billet d’avion pour une arrivée à Lyon prévue à 18 h 35, alors que la plaignante a évoqué un viol ayant eu lieu l’après-midi. La présence effective de Tariq Ramadan dans ce vol n’avait donc pu être vérifiée avant sa mise en examen.

Incarcéré à la prison de Fleury-Mérogis (Essonne), il a fait appel de son placement en détention provisoire et son recours doit être examiné, jeudi, par la cour d’appel de Paris.