L’indice Dow Jones reculait sur les marchés à terme, mercredi 14 février dans la matinée, mais de façon modérée (- 0,85 %). / Mark Lennihan / AP

Les tensions inflationnistes se confirment aux Etats-Unis, même si elles restent modérées. L’indice des prix à la consommation a augmenté en janvier de 0,5 % par rapport au mois précédent, selon les statistiques publiées, mercredi 14 février, par le département du travail, après avoir progressé de 0,2 % en décembre.

Si l’on exclut l’énergie et l’alimentation, les prix ont progressé de 0,3 % comparé à 0,2 % en décembre. C’est plus que ce qu’attendaient les économistes interrogés par le Wall Street Journal, qui tablaient sur 0,4 % (0,2 % hors énergie et alimentation).

Sur un an, l’inflation reste inchangée par rapport au mois de décembre, à 2,1 % (1,8 % hors énergie et alimentation). C’est là aussi un peu plus que les attentes des économistes.

Dans ce contexte, les marchés craignent un durcissement plus rapide qu’attendu de la politique monétaire et une hausse des taux d’intérêt.

Dans la foulée de la publication de ces chiffres, le rendement des bons du Trésor américain à dix ans s’est brusquement tendu, passant de 2,82 % à 2,878 %. Le dollar, plus attractif, s’est raffermi, l’euro qui cotait 1,235 dollar dans la matinée passant sous la barre de 1,23 dollar.

L’indice Dow Jones reculait sur les marchés à terme, mercredi matin, mais de façon modérée (– 0,85 %).

Les yeux rivés sur la Réserve fédérale et son nouveau président

Les marchés, qui progressaient à un rythme de métronome depuis l’élection de Donald Trump, sont entrés dans une phase de volatilité au début du mois de février, lorsqu’il est apparu que la hausse des salaires américains s’accélérait enfin, au bout de huit ans de croissance, avec une progression en janvier de 2,9 % contre 2,5 % le mois précédent.

Cette annonce a déclenché une relecture de la situation économique, les opérateurs craignant une compression des marges des entreprises et surtout un resserrement du crédit qui aurait un double effet : rendre l’argent moins facile et réduire la valeur des entreprises, celle-ci étant fonction des taux d’intérêt.

Pour compliquer l’affaire, le Congrès et Donald Trump ont ouvert les vannes du déficit budgétaire, qui devrait approcher les 5 % du PIB en 2019 alors que l’économie américaine est en pleine croissance.

Les yeux sont rivés sur la Réserve fédérale et son nouveau président Jerome Powell, qui présidera à partir du 21 mars son premier comité de politique monétaire. Une hausse du loyer de l’argent, aujourd’hui compris entre 1,25 % et 1,5 %, est attendue, et les opérateurs tablent, désormais, sur quatre resserrements d’un quart de point en 2018, un peu plus que les trois hausses qu’avait laissées entendre la Fed en décembre 2017.