Alors que sa rémunération avait constitué dans le passé un sujet de conflit, Carlos Ghosn a accepté une diminution de 30 % de son salaire, a annoncé le ministre de l’économie et des finances, Bruno Le Maire. / FABRICE COFFRINI / AFP

Le conseil d’administration de Renault s’est prononcé jeudi 15 février pour le renouvellement du mandat du PDG Carlos Ghosn. Soulignant les « résultats exceptionnels » obtenus sous M. Ghosn par l’entreprise, qui doit diffuser vendredi ses comptes pour 2017, « le conseil d’administration a renouvelé sa pleine confiance à M. Carlos Ghosn en tant que président-directeur général de Renault et président-directeur général de l’Alliance », écrit-il dans un communiqué. Le renouvellement du mandat d’administrateur de Carlos Ghosn sera soumis à l’assemblée générale des actionnaires le 15 juin.

Le conseil d’administration lui a fixé « trois objectifs prioritaires » pour les prochaines années de son mandat : « Piloter les enjeux stratégiques du plan “Drive the Future”, dont le terme opérationnel est fixé à 2022 ; engager les étapes décisives permettant de rendre l’Alliance [Renault-Nissan] pérenne ; renforcer le plan de succession à la tête du groupe Renault. »

Carlos Ghosn accepte une diminution de son salaire de 30 %

Alors que sa rémunération avait constitué dans le passé un sujet de conflit, Carlos Ghosn a accepté une diminution de son salaire, a annoncé le ministre de l’économie et des finances, Bruno Le Maire. « L’Etat a voté la rémunération de M. Carlos Ghosn puisque M. Carlos Ghosn a accepté une diminution de son salaire de 30 % », a dit M. Le Maire, jeudi soir. « Désormais, cela nous donne les meilleures conditions pour préparer la prochaine assemblée générale » du 15 juin, a-t-il ajouté.

M. Ghosn, qui dirige Renault depuis 2005 et aura 64 ans en mars, a en outre décidé, « de nommer M. Thierry Bolloré aux fonctions de directeur général adjoint groupe, à compter du 19 février 2018 ».

Thierry Bolloré, nouveau numéro deux

Agé de 54 ans, cousin éloigné de l’industriel Vincent Bolloré, Thierry Bolloré est arrivé chez Renault en 2012 après une carrière internationale, dont plusieurs postes en Asie, pour le manufacturier de pneumatiques Michelin et l’équipementier Faurecia. Il était jusqu’ici directeur délégué à la compétitivité.

L’Etat français, qui détient 15,01 % du capital de Renault et 21,93 % des droits de vote, insistait de longue date pour créer ce poste de numéro deux. Celui-ci aurait vocation à succéder ultérieurement à Carlos Ghosn, mais cette place de numéro deux n’est cependant pas une garantie de devenir le numéro un du groupe aux équilibres complexes, entre intérêts français et japonais.

Le gouvernement n’avait pas caché sa volonté de voir un Français nommé à ce poste. Il s’inquiète notamment pour la pérennité de l’alliance et son ancrage français, dans la perspective de l’après Carlos Ghosn.

Le conseil a aussi décidé de proposer Pierre Fleuriot – président de Credit suisse France pendant sept ans jusqu’en 2016 – et Thierry Derez – PDG de l’assureur Covéa – comme administrateurs indépendants, en remplacement de Marc Ladreit de Lacharrière et Thierry Desmarest.