Pour une fois pas de vent sur les monts de Pyeongchang, mais les skieurs français n’ont pas pu profiter de la belle météo. Ni Tessa Worley ni les descendeurs, qui terminent tous loin de leurs podiums respectifs. Pour les médailles françaises il fallait compter cette nuit sur Pierre Vaultier, l’empereur du snowboardcross qui n’a pas deçu. Survolant les qualifications, il a dynamité sa finale et s’est facilement imposé pour conserver son titre.

En attendant les 10 km (F) de ski de fond, et surtout les deux courses de biathlon messieurs et dames (à suivre en direct sur LeMonde.fr dès 10 heures) voici le résumé de la nuit olympique.

Un contenu de cette page n'est pas adapté au format mobile, vous pouvez le consulter sur le site web

Pierre Vaultier en son royaume du snowboardcross

France's Pierre Vaultier celebrates on the podium after the men's snowboard cross big final at the Phoenix Park during the Pyeongchang 2018 Winter Olympic Games on February 15, 2018 in Pyeongchang. / AFP / LOIC VENANCE / LOIC VENANCE / AFP

Au terme d’une course magnifique, menée de bout en bout, Pierre Vaultier est resté maître du snowboardcross olympique. Le Français a conservé son titre et a apporté à la France sa 6e médaille de ces Jeux olympiques.

A 30 ans, Vaultier reste au sommet de son sport, en étant actuellement leader d’une Coupe du monde dont il est le champion en titre. Après sa victoire, il a dit sur France Télévisions :

« La journée s’achève très bien. C’est une belle deuxième médaille d’or. J’ai du mal à dire ce que je ressens, je suis au bord des larmes depuis que j’ai passé la ligne d’arrivée. Ce sont de grosses émotions »

Après des séances de qualification où il a été dominateur, une chute en demi-finale a failli arrêter cette ascension qu’il avait déjà faite, il y a quatre ans, à Sotchi.

« J’avais une bonne étoile, quand on voit ce qui s’est passé en demi-finale. J’étais dans le coup, mais j’ai eu un coup de malchance. C’était assez inattendu de me retrouver par terre et de passer en finale. Mon coach m’a dit : Tu as une bonne étoile, il ne peut plus rien t’arriver. Tu fracasses le run et puis personne ne pourra rien dire. Eh bien, c’est le cas »

Il finira par se qualifier pour la finale, en 3e place. Derrière lui, l’Australien Jarryd Hughes et l’Espagnol Regino Hernandez se partagent le podium.

Shiffrin impressionne, Tessa Worley aura des regrets

France's Tessa Worley competes in the Women's Giant Slalom at the Yongpyong Alpine Centre during the Pyeongchang 2018 Winter Olympic Games in Pyeongchang on February 15, 2018. / AFP / Martin BERNETTI / MARTIN BERNETTI / AFP

La finale du géant féminin a commencé par une déception, au moins côté français. La grande favorite, Tessa Worley, a complètement raté sa première manche, finissant loin derrière les meilleures. Un retard qu’elle n’a pu rattraper, malgré une deuxième manche fulgurante qui a fait remonter la championne du monde en titre de la discipline à une décevante 7e place.

« J’étais hyper déçue de ma première manche, fallait tenter le tout pour le tout, a-t-elle dit sur France Télévisions après sa deuxième manche. Ce n’était pas parfait, mais j’ai une bonne avance, à voir jusqu’à où ça peut me mener ». Ça l’a menée à quelques places du podium, devant l’Italienne Manuela Moelgg, meilleur temps de la première manche qui a craqué ensuite, mais derrière l’Italienne Federica Brignone, en bronze, la Norvégienne Ragnhild Mowinckel en argent, et l’impressionante Mikaela Shiffrin, en or.

Il est logique que l’Américaine ait conservé son titre de Sotchi, tant elle a dominé en Coupe du monde, et tant elle a survolé la compétition lors de la seconde manche. Mikaela Shiffrin a une médaille autour du cou, il lui en reste quatre autres pour remplir son pari : en gagner dans chaque discipline de l’alpin où elle est en lice. Ça commence dès demain sur le slalom, sa spécialité.

Un podium norvégien en descente

From left, Norway's Kjetil Jansrud, silver, and Norway's Aksel Lund Svindal, gold, celebrate during the flower ceremony for the men's downhill at the 2018 Winter Olympics in Jeongseon, South Korea, Thursday, Feb. 15, 2018. (AP Photo/Christophe Ena) / Christophe Ena / AP

Ce soir à Pyeongchang, la descente était norvégienne. Aksel Lund Svindal, médaillé d’argent 2010, est devenu le premier Norvégien à être en or en descente, et, au passage, devient, à 35 ans, le plus vieux champion de ski alpin. Derrière lui, son compatriote Kjetil Jansrud prend l’argent et le Suisse Beat Feuz, leader de la Coupe du monde de descente, prend le bronze.

Après sa victoire, le Norvégien a déclaré :

« C’est une grande émotion. Je n’arrive pas y croire, faire mieux que Kjetil Aamodt (2e en 1994) et Lasse Kjus (1998, 2002). C’est un jour aussi particulier avec ce doublé »

« Perdre contre ces deux Norvégiens n’a rien d’infamant pour moi, ils s’imposent un peu partout depuis des années », a concédé Beat Feuz. Les Français n’ont rien pu faire lors de cette descente, mal à l’aise avec une neige qui, par sa consistance, favorisait les skieurs norvégiens. La plupart terminent loin, loin des premières places :

  • Brice Roger est 8e à 1’14
  • Johan Clarey 18e à 2’14
  • Maxence Muzaton 23e à 2’71
  • Adrien Théaux 26e à 2’74

Brice Roger, malgré une belle 8e place, s’est dit « frustré » après la descente :

« Frustré de ne pas être allé chercher les trois premières places, mais les deux molosses devant, sur cette neige, ils savent faire. »

Quant à Adrien Théaux, que les entraîneurs français considéraient comme la meilleure chance française, il s’est dit déçu. « Mais il faut déjà rebondir, il y a des courses demain », a-t-il relativisé, référence au Super-G qui se profile.

Massot et Savchenko, champions olympiques de patinage en couples

Gold medallists Germany's Aljona Savchenko and Germany's Bruno Massot celebrate during the venue ceremony after the pair skating free skating of the figure skating event during the Pyeongchang 2018 Winter Olympic Games at the Gangneung Ice Arena in Gangneung on February 15, 2018. / AFP / Mladen ANTONOV / MLADEN ANTONOV / AFP

Bruno Massot et Aljona Savchenko, d’origine française et ukrainienne respectivement, ont été sacrés à l’issue d’un programme libre qui les aura propulsés à la première place, devant les Chinois Sui et Han et les Canadiens Duhamel et Radford. Les Français Vanessa James et Morgan Ciprès terminent 5es.

Deuxièmes après le programme court mercredi, les Russes sous bannière olympique Evgenia Tarasova et Vladimir Morozov, tout récemment sacrés champions d’Europe, finissent quatrièmes.

Il s’agit de la troisième médaille olympique pour Savchenko, après deux bronzes consécutifs, et de la première pour Massot, né en Normandie et naturalisé allemand en 2017. Pour l’Allemagne, c’est la 8e médaille de ces JO, le meilleur bilan à Pyeongchang.