Cyril Ramaphosa lors de son discours de commémoration du centenaire de Nelson Mandela, le 11 février. / MIKE HUTCHINGS / REUTERS

Après des semaines de tractations, le président sud-africain, Jacob Zuma, empêtré dans des scandales de corruption, a finalement annoncé, mercredi 14 février, sa démission avec « effet immédiat ». Ce départ survient après une longue guerre de tranchées, notamment avec le vice-président, Cyril Ramaphosa, devenu président du parti au pouvoir, l’ANC (le Congrès national africain), en décembre 2017.

Ce dernier doit être élu président de l’Afrique du Sud dès jeudi. Dans un communiqué, l’ANC, qui dispose de la majorité absolue au Parlement, a confirmé qu’il présenterait la candidature de M. Ramaphosa « pour être élu président de l’Afrique du Sud ». Profil express de cet ancien syndicaliste, devenu homme d’affaires, qui a un an pour éviter un naufrage électoral à l’ANC lors des élections générales d’avril 2019.

  • Il a grandi à Soweto, berceau de la lutte contre l’apartheid

Né à Johannesburg, le cœur minier et industriel de l’Afrique du Sud, Cyril Ramaphosa, 65 ans, a grandi dans le quartier de Tshiawelo (Soweto). Ce quartier, situé dans le sud du township de 3 millions d’habitants, a été le berceau de la lutte contre l’apartheid. Ramaphosa sera d’ailleurs un militant de la première heure contre le régime raciste. Dès l’université, il se trouve emprisonné à plusieurs reprises pour « terrorisme ».

  • Mandela l’avait désigné comme son dauphin dans les années 1990

L’icône de la lutte contre l’apartheid s’était prise d’affection pour ce jeune homme sérieux, alors « patron » du plus grand syndicat des mineurs du pays, qui avait aidé à sa libération. C’est d’ailleurs Cyril Ramaphosa qui tiendra le micro de Nelson Mandela lors de son discours de sortie de prison.

Outre sa participation à la libération de « Madiba » (le nom de clan de Nelson Mandela), Cyril Ramaphosa a également collaboré à l’émergence du « compromis historique » qui mènera aux premières élections multiraciales de 1994.

  • Il est devenu millionnaire après un échec politique

Malgré le souhait de Nelson Mandela de faire de Cyril Ramaphosa son successeur et vice-président, les caciques de l’ANC lui avaient préféré Thabo Mbeki, qui deviendra président du parti de 1997 à 2007 et de l’Afrique du Sud de 1999 à 2008.

Après cet échec, il s’était mis en retrait de la vie politique pour mener une carrière dans le privé, au moment où l’élite de l’ANC s’est vue associée au monde des affaires.

Nommé dans les conseils d’administration de grands groupes détenus par la minorité blanche, il a monté une holding, Shanduka, un temps propriétaire des licences sud-africaines de McDonald’s et de Coca-Cola.

D’après le magazine Forbes, en 2015, sa fortune personnelle s’élevait à 450 millions de dollars (environ 410 millions d’euros à l’époque).