LES CHOIX DE LA MATINALE

En cette fin de semaine, mais aussi veille de vacances scolaires d’hiver pour la zone C, allons à Reims découvrir Arctique, le nouveau thriller politique d’Anne-Cécile Vandalem ; à Paris écouter des récits d’exil au Théâtre de l’Echo ; célébrer des femmes compositrices méconnues à La Seine musicale ; applaudir la sensation pop du moment, Superorganism, au Café de la danse ; voir en famille des comédies musicales dans des salles parisiennes.

THÉÂTRE. La guerre climatique en Europe en 2025 à la Comédie de Reims

Elle s’appelle Anne-Cécile Vandalem, elle écrit, met en scène et joue. On a découvert cette jeune femme belge douée au Festival d’Avignon en 2016 avec Tristesses, une pièce policière sur la montée de l’extrême droite au Danemark, qui sera reprise en mai à l’Odéon-Théâtre de l’Europe, à Paris. En attendant, le festival Reims-Scènes d’Europe offre la primeur française d’une nouvelle pièce d’Anne-Cécile Vandalem, Arctique. Là encore, il s’agit d’une pièce policière qui se passe dans le Nord, mais cette fois en mer, en 2025, dans une Europe déchirée par une guerre climatique. Nous n’avons pas vu Arctique, mais le talent d’Anne-Cécile Vandalem, qui sait marier réalité et fiction, théâtre et cinéma, nous incite fortement à recommander de la découvrir. Brigitte Salino

« Arctique », Comédie de Reims, 3, chaussée Bocquaine, Reims. Tél. : 03-26-48-49-10. Vendredi 16 et samedi 17 février à 21 heures. Durée : 2 heures.

ARTS DU RÉCIT. Les voix (-es) de l’exil au Théâtre de l’Echo, à Paris

Le conteur Kamel Zouaoui. / CAPTURE D’ÉCRAN YOUTUBE/CIE LES FILS DE ZOUAVES

Les 16 et 17 février, le Théâtre de l’Echo va retentir des paroles de migrants et d’histoires de voyages d’un continent à un autre. Le vendredi, Mohamed Koné et Siriki Traoré présentent leur récit de vie, 50, inspiré de leurs parcours respectifs de réfugiés. Ils se sont rencontrés en 2014 à Paris, étaient mineurs à l’époque, après avoir fui leur pays d’origine, le Mali pour l’un, la Côte d’Ivoire pour l’autre, en franchissant la frontière grillagée de l’enclave espagnole de Melilla ou par un périple en Zodiac sur la Méditerranée depuis la forêt de Nador, près des côtes marocaines. Ils racontent, souvent avec humour, les obstacles à surmonter sur la route de l’exil, les innombrables démarches administratives. Si ces deux jeunes migrants ont pu transposer leur expérience personnelle sur scène, c’est en partie grâce à une rencontre : celle du conteur Kamel Zouaoui qui les a aidés à mettre en forme leurs textes et à répéter. Samedi soir, ce dernier propose, au Théâtre de l’Echo également, son spectacle Regarde plutôt la mer, un conte d’exil entre la France et l’Algérie, autour d’une traversée de la Méditerranée, de Marseille à Oran, à bord du bateau El Djazair 2, et de la rencontre entre un jeune Français d’origine algérienne, Hugo, et Mérouane, un éboueur algérien de retour chez lui. L’occasion de découvrir, en une sorte de diptyque, les destins croisés d’exilés d’ici et d’ailleurs. Cristina Marino

« 50 », de et avec Mohamed Koné et Siriki Traoré, et « Regarde plutôt la mer », de et avec Kamel Zouaoui (compagnie Les Fils de Zouaves). Théâtre de l’Echo, 31-33, rue des Orteaux, Paris 20e. Réservations et infos : 07-67-79-58-38 et contact@lesfilsdezouaves.fr. Vendredi 16 et samedi 17 février à 20 h 30. Tarifs : 10 € (réduit) et 12 € (plein).

MUSIQUE CLASSIQUE. Des compositrices à La Seine musicale, à Boulogne-Billancourt

« Ilôt H/F : Beethoven, Farrenc », un programme de concerts proposé par Insula Orchestra, l’orchestre en résidence à La Seine musicale, à Paris. / INSULA ORCHESTRA

Louise Farrenc, Hélène de Montgeroult, Lili Boulanger, autant de noms quasi inconnus des mélomanes. Et pourtant, ces femmes compositrices ont eu leur heure de gloire. La chef d’orchestre Laurence Equilbey et ses musiciens de l’Insula Orchestra, ainsi que nombre d’artistes chambristes (David Kadouch, Edna Stern), ont décidé de leur donner une seconde chance ce week-end dans le cadre d’un focus intitulé « Ilot H/F : Beethoven, Farrenc », programmé à La Seine musicale, du 16 au 18 février. L’occasion de découvrir ces musiciennes accomplies au travers de leurs œuvres. A ne pas manquer : le concert qui met précisément en regard le Triple concerto pour violon, violoncelle et piano de Beethoven (avec Alexandra Conunova, Natalie Clein et David Kadouch) et la Symphonie n° 3 de sa contemporaine Louise Farrenc (1804-1875), remarquée en son temps par Berlioz ou Schumann. Ou bien le récital de la pianiste Edna Stern dans des œuvres de Farrenc, Hélène de Montgeroult (1764-1836), et Lili Boulanger (1893-1918). Marie-Aude Roux

« Ilot H/F : Beethoven, Farrenc ». La Seine musicale. 1, île Seguin, Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine). Salle Tutti. Le 16 février à 19 heures (tarif unique de 10 €) ; le 17 février à 20 h 30 (de 10 € à 45 €) ; le 18 février à 14 h 30 et 17 h 30 (tarif unique de 10 €). Tél. : 01-74-34-53-53.

POP. La sensation Superorganism au Café de la danse, à Paris

Superorganism - Everybody Wants To Be Famous (Official Video)
Durée : 03:17

En prélude à un étonnant premier album, à paraître le 2 mars, et à des dates en festivals, dès la fin du printemps (dont This Is Not a Love Song, à Nîmes, le 2 juin), on ne ratera pas la première prestation parisienne du Superorganism, appelé à devenir l’une des sensations de l’année 2018. Collectif de huit membres de cinq nationalités différentes, partageant une même maison dans l’East London, après avoir longtemps échangé sur le Web, cet ensemble « cartoonesque » élabore des cocktails musicaux devant autant à la frénésie des échantillonnages qu’à l’efficacité de l’écriture pop. Une joie enfantine teintée de malaise, dont l’excitante bizarrerie doit beaucoup à l’humour sombre d’Orono Noguchi, chanteuse japonaise âgée de 18 ans. Stéphane Davet

Superorganism au Café de la danse, 5, passage Louis-Philippe, Paris 11e. Tél. : 01-47-00-57-59. Dimanche 18 février à 20 heures. Tarif : 23,50 €.

JEUNE PUBLIC. Florilège de spectacles musicaux à voir en famille, à Paris

« La Folle Histoire du Petit Chaperon rouge » au Théâtre des Nouveautés (Paris 9e). / BERNARD RICHEBÉ

Pour occuper les enfants pendant les vacances scolaires d’hiver, plusieurs théâtres parisiens proposent des spectacles musicaux destinés aux plus jeunes, et à des horaires de journée, y compris le week-end. Les éternels héros des contes populaires y tiennent une place de choix, avec La Petite Sirène, d’après Hans Christian Andersen, au Lucernaire ou La Folle Histoire du Petit Chaperon rouge, d’après Charles Perrault, au Théâtre des Nouveautés. Pour les tout-petits, à partir de 1 an (et jusqu’à 6 ans), la Comédie de Paris décline en trois spectacles musicaux, mêlant comptines traditionnelles et petites histoires, les aventures de Capucine, une petite fille espiègle à laquelle les plus jeunes peuvent facilement s’identifier. Enfin, l’Alhambra présente une nouvelle création, Le Baiser du jouet (pour les 2 à 8 ans), une comédie musicale avec numéros chantés et dansés, dont l’action se déroule dans l’arrière-boutique d’un magasin de jouets où une poupée de chiffon, un ours en peluche et un arlequin de porcelaine prennent soudainement vie. L’occasion de faire découvrir aux enfants, même les tout-petits, les joies d’une sortie au théâtre en famille. C. Mo.

« La Petite Sirène » au Lucernaire (Paris 6e), du mardi au samedi à 15 heures, le dimanche à 11 heures ; « La Folle Histoire du Petit Chaperon rouge » au Théâtre des Nouveautés (Paris 9e), le samedi à 14 heures et le dimanche à 13 h 30, dates supplémentaires à 14 heures pendant les vacances scolaires ; « Les Comptines de Capucine », « Les Vacances de Capucine » et « L’Anniversaire de Capucine » à la Comédie de Paris (Paris 9e), le samedi et le dimanche à 11 heures en alternance et un jour sur deux à la même heure pendant les vacances ; « Le Baiser du jouet » à l’Alhambra (Paris 10e), le week-end à 15 h 30 et tous les jours à la même heure pendant les vacances scolaires.