Neymar et les joueurs parisiens, contre Strasbourg, le 17 février 2018. (AP Photo/Francois Mori) / Francois Mori / AP

Petite surprise samedi 17 février après-midi. Alors que les Parisiens prenaient leur revanche sur Strasbourg (5-2, avec des buts de Draxler, Neymar, Di Maria et un doublé de Cavani, contre des réalisations d’Aholou et Bahoken), qui les avait battus lors du match aller (2-1), les spectateurs et téléspectateurs ont pu apercevoir que les noms des joueurs parisiens étaient floqués en mandarin, à l’occasion de la 26e journée du championnat de France.

Sur son compte Twitter, le club parisien avait annoncé un peu plus tôt que cette opération avait lieu dans le cadre du nouvel an chinois, qui a eu lieu la veille, vendredi 16 février.

Outre les maillots en mandarin, un dragon géant a défilé autour de la pelouse avant le début de la rencontre, et un message de « Bonne année aux supporters chinois » est apparu au Parc des Princes, pour fêter l’entrée dans l’« année du chien », selon le calendrier chinois.

Les Parisiens ne sont pas les seuls à avoir décidé d’un tel flocage ce week-end, puisque l’Olympique de Marseille en fera de même ce dimanche lors du match contre Bordeaux.

Cette initiative peut sembler étrange, mais elle fait partie d’une stratégie bien huilée pour conquérir le marché chinois sur lequel lorgnent déjà de nombreux clubs européens, qui ont multiplié les tournées en Chine, – et plus largement sur les autres continents depuis quelques années.

Des initiatives au niveau national

Ces initiatives s’observent également de la part des clubs espagnols. En décembre 2017, le « Clasico » entre le FC Barcelone et le Real Madrid avait été programmé à 13 heures pour être diffusé en prime-time en Asie. Encore une fois, la logique est économique : faire valoir l’intérêt du championnat d’Espagne auprès d’un public asiatique déjà féru de la « Premier League » anglaise.

« Nous souhaitons proposer à nos supporteurs en Asie l’opportunité de regarder le duel entre Real Madrid et Barcelone à un horaire adapté, indiquait alors à l’Agence France-Presse Joris Evers, directeur de la communication mondiale de la Ligue espagnole (La Liga). Et bien sûr, nous voulons attirer de nouveaux supporteurs. »

La Ligue 1 n’est pas non plus en reste sur ce terrain. Après avoir déjà délocalisé l’édition 2014 du Trophée des champions (qui oppose champion de France ou deuxième du championnat au vainqueur de la Coupe de France) entre le PSG et Guingamp à Pékin, la Ligue de football professionnel a déjà annoncé que l’édition 2018 se tiendrait, elle aussi en Chine, à Shenzhen, le 4 août 2018.

Nice-Paris décalé à 13 heures

Ellle aussi, la LFP a également déjà décalé un match de championnat pour séduire ce marché. Dimanche 18 mars, le match entre Nice et Paris se jouera à 13 heures, soit 20 heures à Pékin, une première en France. La Ligue espère augmenter ses recettes télé à l’international, notamment en Asie.

« Il faut s’inspirer des bonnes pratiques, expliquait Didier Quillot, directeur général exécutif de la LFP, en février.

Comme la Liga espagnole, il faut qu’on parle à nos fans partout dans le monde. Le PSG, avec Neymar, est la vitrine internationale de la Ligue 1. À Nice, il y a aussi une star avec Mario Balotelli et le club, qui a des investisseurs chinois, veut se développer en Asie. 

Car l’exposition du football français en Asie est encore « insuffisante », selon le dirigeant, qui n’exclut pas de créer une case systématique pour des retransmissions de match à 13 heures, heure française.