« La Fabuleuse Histoire du restaurant », magazine animé par Stéphane Bern. Sur Francetv.fr

LES CHOIX DE LA MATINALE

Une course d’animaux en 3D, une histoire du restaurant présentée par Stéphane Bern et le burn-out décrypté. Voici notre sélection hebdomadaire de replays.

« Athleticus », les animaux mis à l’épreuve

Hippopotames judokas, autruches et tortues gymnastes, flamants roses arbitres de foot, éléphants basketteurs, otaries pongistes… C’est à ne pas y croire et pourtant l’auteur et réalisateur Nicolas Deveaux l’a fait. Il s’est offert ce plaisir a priori absurde de faire s’affronter des animaux sauvages dans des épreuves sportives, et ce, de manière pleinement réaliste. Comme si la chose était tout à fait naturelle. Mais le plus fou dans l’histoire, c’est qu’elle nous apparaît d’emblée comme telle.

Sans paroles, et en images 3D, dont la précision et la netteté du détail relèvent de la gravure, le bestiaire s’agite et se plie à toutes les compétitions avec un soin infini, professionnel jusqu’au bout des pattes. Chacun jouant des particularités de son anatomie pour parvenir à ses fins, atteindre le meilleur score et gagner sa place sur le podium.

Le comique de situation s’impose de lui-même. Dans le spectacle d’une tortue en train de virevolter à la barre asymétrique, ou d’une girafe qui s’élance pour le saut en hauteur avant de se rendre compte, arrivée devant l’élastique, qu’il lui suffit juste de l’enjamber. Se contenter de cela n’aurait cependant pas suffi. Encore fallait-il le talent d’un Nicolas Devaux – et son sens de l’épure – pour donner tant de délicatesse aux effets cocasses et tant de poésie à l’humour. D’une beauté saisissante, drôle et touchante – notamment dans la mise en scène du ou des handicap(s) qu’impose chaque morphologie (et avec laquelle il faut bien s’arranger) –, c’est une vraie petite pépite. Véronique Cauhapé

Athleticus, série courte d’animation de Nicolas Deveaux (Fr., 2018, 30 x 3 min). Sur Arte.tv

A table avec Stéphane Bern

Avec « La Fabuleuse Histoire », France 2 lance un nouveau magazine qui entend nous instruire autant que nous divertir sur des domaines du quotidien aussi divers que les loisirs, l’éducation, la santé ou encore la cuisine, qui inaugure cette collection à travers la création et le développement des restaurants.

Pour passer le plat, sans surprise, on retrouve l’incontournable « M. Histoire » de la chaîne : Stéphane Bern. Déployant davantage ses talents d’animateur – souvent très drôle – que de conteur au verbe fleuri, il nous entraîne, en costume d’époque, d’une auberge du Moyen Age à une guinguette du siècle dernier.

Si les historiens de l’alimentation et des arts de la table, tels que Pascal Ory, Florent Quellier, Julia Csergo, viennent apporter de multiples éclairages, la leçon se veut résolument divertissante et ludique. Elle ouvre d’ailleurs à quelques travaux pratiques piquants pour les candides « commis » qui entourent Stéphane Bern : Grégory Cuilleron et Nathalie Nguyen, jeunes cuisiniers passés par les fourneaux de « Top Chef » et de « Masterchef ».

De la naissance des restaurants à leur démocratisation, de la nomenclature des aliments aux portraits des grands noms de la cuisine, en passant par l’origine de certaines expressions (faire « com-pain », « payer en espèces »), on picore, on savoure. Et l’on en redemande. Christine Rousseau

« La Fabuleuse Histoire du restaurant », magazine animé par Stéphane Bern. Sur Francetv.fr

Le burn-out, une réalité sans reconnaissance

La question de la reconnaissance du burn-out comme maladie professionnelle refait régulièrement surface. Le documentaire d’Elsa Fayner, ­plutôt que d’alimenter directement le débat, s’attache à comprendre les ressorts de cette affection qui ne fait encore l’objet d’aucun diagnostic officiel. Et, pour y parvenir, la réalisatrice a choisi de donner la parole à cinq personnes aux activités radicalement différentes – cuisinier, assistante sociale, responsable associatif, berger, cadre bancaire –, dont le point commun est d’avoir tous été « tués à petit feu » par le travail qu’ils aimaient.

Elsa Fayner a recueilli le témoignage de Brigitte, cadre de banque d’une quarantaine d’années, qui se souvient des douleurs ­physiques ressenties avant que son corps ne cède définitivement, mettant fin à un rythme de vie effréné. Les autres témoignages évoquent tous cette dimension ­affective du travail, qui tend à faire oublier tout le reste.

Selon une étude du cabinet Technologia publiée en 2014, un peu plus de trois millions de Français seraient exposés à un risque élevé de burn-out. Les propos tenus dans ce film vont dans ce sens. Tous contribuant à dresser un état des lieux du monde du travail alarmant et à nous faire prendre conscience de la nécessité qu’il y aurait à reconnaître cette maladie, qui recevait encore en mai 2017 un avis défavorable de la Haute Autorité de santé. Mathieu Ait-Lachkar

La Mécanique du burn-out, d’Elsa Fayner (Fr., 2017, 65 min). Sur France.tv