La préparation d’un étudiant à concours a souvent un impact sur toute sa famille. / Mark Levisay / CC by 2.0

Depuis le mois de septembre, à Roncq (Nord), Magali Marescaux est entrée dans un autre rythme : prendre l’air et lire des journaux régulièrement, débattre plus souvent. Elle s’efforce aussi de trouver des informations sur d’autres filières, en cas de loupé au concours. Pas le sien, celui de sa fille, Louison.

Comme dans beaucoup de familles de candidats, Magali accompagne en effet son aînée dans la préparation au concours commun des IEP. En communion avec le père, la fratrie, et même la grand-mère « qui met des cierges au mont des Cats [une hauteur de la région Flandre] chaque dimanche ».

« Ma présence, c’est l’écoute »

Pour les vacances de février, c’est donc autour des envies de Louison qu’un break a été organisé : trois jours à la découverte d’une ville, pour faire une pause. « Ma présence, c’est l’écoute. Je capte son humeur, je pose des questions, je cherche des ressources qui puissent l’aider », confie cette mère de famille.

Jusqu’où faut-il soutenir sa progéniture dans la préparation d’un concours ? Entre ceux qui ne s’en mêlent absolument pas et ceux qui sont derrière leurs jeunes pour vérifier les révisions, l’équilibre n’est pas toujours facile à trouver.

« Le tour de France pour passer les épreuves demande une organisation et un investissement financier », confie Brigitte Varnier, qui a épaulé sa fille Margot

« Les suivre de trop près, c’est contre-productif, même si certains parents ont le sentiment de remplir leur rôle ainsi, observe Marie-Line Stenger-Fache, psychothérapeute. Mais être totalement en retrait les renvoie à une responsabilité totale, à trop d’autonomie. »

Elle observe des mères qui râlent quand le jeune n’est pas derrière le bureau dès potron-minet… alors qu’il a travaillé tard le soir. La solution est parfois dans le cocooning : « Apporter une tasse de thé, une barre chocolatée, c’est l’occasion de passer une tête sans être intrusif. »

A Vibeuf, dans la Seine-Maritime, Brigitte Varnier a épaulé sa fille Margot en la déchargeant de toute logistique. Linge, repas, transport… la future orthophoniste pouvait se consacrer à 300 % à la préparation de ses concours. Elle en a tenté onze au total. « Le tour de France pour passer les épreuves demande une organisation et un investissement financier : billets de train, hôtels ou amis, calendrier des inscriptions, convocations. Il faut garder un œil sur tout », se souvient la maman.

Un environnement familial porteur

Une période enrichissante aussi : mère et fille ont échangé sur la découverte de mots nouveaux ou de pratiques émergentes en orthophonie. A cet environnement familial porteur Margot a ajouté une sorte de coach numérique : chaque semaine, sur « deviens orthophoniste », elle a visionné les conseils d’une you­tubeuse, ancienne candidate « passée par les effroyables concours d’entrée ».

Pour certains parents, les portes ouvertes des écoles sont l’occasion d’exprimer leur stress. A l’IESEG, à Lille, Céline Verdrière, chargée du recrutement, tente de les rassurer, notamment sur les méthodes de travail. « Parfois, ils révisent en famille. Nous avons souvent des fratries. Une étudiante et son cousin ont d’ailleurs réussi le concours en même temps », raconte-t-elle. De quoi détendre l’atmosphère aux cousinades…

Découvrez notre dossier spécial sur les concours

Le Monde publie, dans son édition datée du jeudi 8 février, un supplément dédié aux nombreux concours de l’enseignement supérieur, qu’il s’agisse de l’accès aux études de médecine, aux grandes écoles, et des « prépas » qui permettent de les réviser. Ses différents articles sont progressivement mis en ligne sur Le Monde.fr Campus, rubrique Concours.