Des victimes de Barry Bennell, condamné pour pédophilie, après la condamnation de l’ancien entraîneur de football, lundi 19 février à Liverpool. / ANTHONY DEVLIN / AFP

« Vous étiez le diable incarné. » A la lecture du verdict contre Barry Bennell, condamné à trente ans de prison pour pédophilie lundi 19 février, le juge Clément Goldstone a longuement tancé l’ancien entraîneur de football. « Vous avez volé l’enfance et l’innocence » des victimes, a-t-il poursuivi, « pour satisfaire votre propre perversion. Vous avez ruiné la vie de ces garçons et, plus de trente ans après, ils continuent à souffrir ».

M. Bennell, 64 ans, a été reconnu coupable de cinquante infractions pour viols, tentatives de viols et d’agressions sexuelles à l’encontre de douze garçons qu’il entraînait entre 1979 et 1991. Il avait notamment entraîné des équipes de jeunes dans plusieurs clubs dont ceux de Crewe Alexandra (aujourd’hui en 4e division en Angleterre), Manchester City et Stoke City, clubs de 1re division.

Des agressions à son domicile ou dans sa voiture

Au cours du procès, plusieurs personnes ont affirmé avoir été victimes de sévices plus de cent fois de la part de l’ancien entraîneur de football, qui agissait à son domicile, dans sa voiture ou au cours de déplacements liés au foot.

L’ex-joueur Chris Unsworth, 45 ans, avait ainsi raconté début janvier avoir rencontré Barry Bennell lorsqu’il était allé s’entraîner avec l’équipe junior de Manchester City, affirmant que les abus à son encontre avaient commencé « tout de suite » après que le coach eut commencé à le conduire au stade avec sa voiture.

Ce scandale avait été révélé en novembre 2016 dans les colonnes du Guardian, lorsque Andy Woodward, un ancien joueur du club de Crewe Alexandra, avait raconté les sévices qu’il avait subis dans sa jeunesse. Cela avait provoqué une cascade de dénonciations dans tout le pays, notamment de la part d’anciens internationaux disant avoir été agressés sexuellement par un entraîneur ou un recruteur lorsqu’ils étaient enfants.

Des dizaines de plaignants supplémentaires se sont depuis fait connaître, accusant Barry Bennell d’avoir abusé d’eux.