L’Etat gabonais a rompu, vendredi 16 février, son contrat avec la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG), filiale de l’entreprise française Veolia, pour « dégradation de la qualité du service rendu aux usagers ».

« L’Etat a mis fin à la convention de concession qui le liait à la SEEG-Veolia », seule entreprise au Gabon à distribuer l’eau et l’électricité et qui avait vu son bail reconduit pour cinq ans en mars 2017, indique un communiqué du ministère gabonais des eaux et forêts publié vendredi. L’Etat a « procédé exceptionnellement à la réquisition temporaire de l’entreprise […] dans le souci de préserver la continuité et la qualité du service public », assure le communiqué gouvernemental.

« Aujourd’hui victime d’une expropriation brutale de la part de l’Etat gabonais, Veolia examine les conséquences juridiques de cette situation et attend du Gabon qu’il se conforme aux règles de droit et à ses engagements », a réagi le groupe Veolia dans un communiqué. Selon la même source, « des hommes en armes ont réquisitionné la SEEG ». Le groupe « proteste vigoureusement contre cette action brutale menée en dehors de toute règle de droit ».

Pénuries d’eau

« Etablie dans le pays depuis plus vingt ans, Veolia est l’un des plus grands employeurs et investisseurs étrangers au Gabon (366 milliards de francs CFA, soit environ 558 millions d’euros, depuis 1997) », ajoute le communiqué. Selon Antoine Boo, directeur de la SEEG, interrogé en septembre par l’AFP, « l’urbanisation croissante » de Libreville et l’absence d’une nouvelle usine de production d’eau expliquaient en partie les pénuries.

Le Gabon a annoncé récemment un plan de remboursement de 77 % de sa dette intérieure au moment où, selon le Fonds monétaire international (FMI), le pays traverse une conjecture économique « difficile » même si « certains signes laissent entrevoir un retournement de la tendance ».