Des actions groupées ont été engagées, aussi bien par des clients que des investisseurs. / DADO RUVIC / REUTERS

Depuis la découverte des failles Spectre et Meltdown au tout début de l’année, trente-cinq actions en justice ont été engagées contre l’entreprise Intel, a révélé cette dernière dans son dernier rapport annuel publié vendredi 16 février.

Les failles avaient été révélées le 3 janvier dernier. Ce jour-là, des chercheurs avaient expliqué avoir mis au point deux attaques informatiques permettant de capter des données sensibles, en exploitant les vulnérabilités de plusieurs modèles de processeurs. Ceux fabriqués par l’Américain Intel en faisaient partie.

Avertis avant la publication des chercheurs, plusieurs grands acteurs du secteur utilisant les produits Intel, comme Microsoft, Google ou Amazon, avaient pu corriger leurs systèmes, grâce à des mises à jour. Intel avait, de son côté, minimisé dans un communiqué l’impact d’éventuelles attaques sur ses produits. Une stratégie critiquée dans le milieu de la sécurité informatique.

De « nombreuses poursuites judiciaires »

Un mois et demi plus tard, Intel écrit que de « nombreuses poursuites judiciaires » ont été engagées à son encontre, aux Etats-Unis et dans « d’autres pays », non cités dans le rapport. Certaines visent directement l’entreprise, d’autres « ses cadres et dirigeants ».

Parmi les poursuites, Intel dénombre trente actions groupées émanant de clients, et deux d’investisseurs. Ils dénoncent « pour la plupart » selon Intel le préjudice subi à cause des « actions ou omissions faites [par l’entreprise] à propos des failles informatiques ». Les investisseurs reprochent aussi à l’entreprise de leur avoir menti, en leur fournissant des garanties de sécurité qui se sont révélées fausses à l’aune des révélations sur Spectre et Meltdown.

Si les faits reprochés sont encore flous – les poursuites n’en sont « qu’à leurs débuts » –, Intel annonce déjà les « contester ». « Nous avons l’intention de nous défendre vigoureusement », promet la firme.

A ces actions groupées s’ajoutent enfin trois « actions dérivées » intentées par des actionnaires contre plusieurs membres du conseil d’administration. Ils accusent ces derniers de manquement à leur devoir, et demandent en conséquence le versement de dommages et intérêts.