Des manifestants réclament la démission du premier ministre israélien, le 16 février 2018 à Tel-Aviv. / AMIR COHEN / REUTERS

La police israélienne a annoncé mardi 20 février que deux ex-collaborateurs de Benyamin Nétanyahou, ainsi que le patron du plus grand groupe de télécommunications d’Israël, faisaient partie des personnes arrêtées dimanche dans une nouvelle affaire de corruption. La garde à vue de cinq des personnes arrêtées a été prolongée jusqu’à jeudi et jusqu’à mercredi pour deux autres, a précisé la police.

Selon la presse israélienne, les investigations portent sur le soupçon de faveurs accordées au patron du groupe de télécommunications Bezeq, en échange d’une couverture favorable de l’action du premier ministre par Walla, un des plus importants sites d’information du pays détenu par le dirigeant de Bezeq. Le nom de Benyamin Nétanyahou n’est pas pour l’instant cité publiquement par la police en lien avec cette affaire. Mais, selon les médias israéliens, lui et sa femme Sara devraient être prochainement interrogés.

M. Nétanyahou, mis en cause dans deux autres affaires, a dénoncé « une chasse aux sorcières médiatique ». Il s’est prévalu d’un rapport du Contrôleur de l’Etat, une institution qui supervise le fonctionnement des institutions publiques. Ce rapport l’exonère de tout soupçon de conflit d’intérêts en ce qui concerne Bezeq, dit-il.

L’inculpation de Nétanyahou recommandée

Parmi les personnes arrêtées figurent Nir Hefetz, qui a été le porte-parole personnel du premier ministre, ainsi que Shlomo Filber, nommé par Benyamin Nétanyahou au poste de directeur général du ministère des communications quand M. Nétanyahou détenait ce portefeuille, de 2015 à 2017. Shaul Elovitch, actionnaire principal de Bezeq et propriétaire du fournisseur de télévision par satellite Yes et de Walla, a lui aussi été arrêté, ainsi que son épouse, Iris, son fils Or et deux hauts responsables de Bezeq.

Cette nouvelle affaire éclate une semaine après les conclusions de la police recommandant l’inculpation de Benyamin Nétanyahou pour corruption, fraude et abus de confiance dans deux autres dossiers. La police le soupçonne notamment d’avoir tenté de conclure un accord secret avec le propriétaire du Yediot Aharonot pour une couverture favorable de la part du plus grand quotidien israélien payant.

Dans l’autre dossier, la police suspecte Benyamin Nétanyahou et des membres de sa famille d’avoir reçu de la part de richissimes personnalités pour un million de shekels (environ 230 000 euros) de cigares de luxe, bouteilles de champagne et bijoux, en échange de faveurs financières ou personnelles.