La salle de l'assemblée générale du Conseil d’Etat. / CC BY 2.0 Conseil d'Etat

Le Conseil d’Etat a rejeté, mardi 20 février, les demandes de suspension de la nouvelle plate-forme d’inscription dans le supérieur, Parcoursup, qui remplace Admission post bac. Le juge des référés « estime que la condition d’urgence à laquelle est notamment subordonné le prononcé d’une mesure de suspension n’est pas remplie », déclare le Conseil d’Etat dans un communiqué. Une suspension de l’arrêté du 19 janvier, qui a permis la mise en œuvre de Parcoursup, « entraînerait de graves perturbations, tant pour les futurs étudiants que pour les autorités académiques », et « pourrait compromettre le bon déroulement de la rentrée universitaire 2018-2019 dans le premier cycle de l’enseignement supérieur ».

Les demandes de suspensions émanaient des sénateurs du groupe communiste, républicain, citoyen et écologiste (CRCE), ainsi que du Snesup-FSU, premier syndicat des personnels de l’enseignement supérieur, et de syndicats étudiants (UNEF et Solidaires) et lycéens, qui dénonçaient une « sélection » des étudiants. Ils accusaient la plate-forme de « procéder à une sélection des futurs étudiants, les privant d’accéder à une formation de premier cycle de l’enseignement supérieur dans l’établissement de leur choix, en méconnaissance du principe de libre accès à l’université ».

Le traitement des données critiqué

Ils reprochaient également au nouveau portail de permettre « de demander aux candidat-e-s des données sur leur parcours extrascolaire (CV, activités sportives et artistiques, attestations de formations diverses, etc.) » en plus des informations habituelles. Une critique balayée par le Conseil d’Etat, qui répond que le traitement de données à caractère personnel « a pour seule finalité le recueil des vœux des étudiants » et que ces informations seront supprimées après le 2 avril.

Le premier syndicat étudiant, la FAGE, qui avait retiré son soutien au projet de réforme créant Parcoursup, s’est de son côté déclarée « rassurée », mardi, après un entretien avec la ministre de l’enseignement supérieur, Frédérique Vidal. Elle avait dénoncé le fait que la version finale du projet de loi prévoit de fixer le nombre de places dans chaque formation en s’appuyant notamment sur les « perspectives d’insertion professionnelle ». Dans un communiqué, la FAGE indique avoir obtenu de la ministre « des précisions réglementaires afin de sécuriser la définition des capacités d’accueil et garantir leur augmentation mécanique ».