Aisha, 14 ans, a été enlevée par Boko Haram, puis obligée à commettre un attentat-suicide. Elle a pu trouver de l’aide et éviter de déclencher la bombe à laquelle elle avait été attachée. / ADAM FERGUSON / REUTERS

Cent onze lycéennes sont portées disparues dans le nord-est du Nigeria, deux jours après l’attaque d’une école de filles par le groupe djihadiste nigérian Boko Haram, a annoncé mercredi 21 février le ministre de la police de l’Etat de Yobe.

« Huit cent quinze étudiantes sont rentrées » à l’internat pour filles de Dapchi sur un total de 926 élèves, les autres étant toujours « manquantes », a déclaré Abdulmaliki Sumonu, qui précise qu’« aucun cas d’enlèvement n’a pour l’instant été établi ».

Un premier enlèvement de masse de lycéennes en 2014

Le 15 janvier, le groupe djihadiste nigérian a diffusé une vidéo montrant quatorze lycéennes présumées enlevées à Chibok (nord-est) en avril 2014. « Nous sommes les filles de Chibok. (…) Par la grâce de Dieu, nous ne vous reviendrons pas », affirme une des jeunes filles apparaissant dans cette vidéo de vingt et une minutes, dont trois tiennent des nourrissons dans leurs bras. Aucun élément n’indique quand et où ce message a été enregistré, ni si les personnes présentes se trouvent sous la contrainte. Deux cent soixante-seize filles avaient été enlevées en avril 2014 dans leur lycée de Chibok, suscitant une vague d’indignation internationale sur les réseaux sociaux sous le mouvement de Bring Back Our Girls.

Boko Haram, qui signifie « l’éducation occidentale est un péché », a mené des campagnes sanglantes contre les professeurs et les étudiants dans le nord-est du Nigeria, où ils veulent installer leur califat. Le groupe djihadiste, qui utilise les enlèvements de masse pour recruter, a enlevé des dizaines de milliers de personnes, que l’armée nigériane libère au fur et à mesure de la reprise des territoires auparavant occupés par les islamistes. Depuis 2009, le conflit a fait au moins 20 000 morts et 2,6 millions de personnes déplacées au Nigeria.