Pas de participation sans véritables garanties d’un processus libre, équilibré et transparent. Telle est la position affichée, mercredi 21 février, par l’opposition vénézuélienne concernant le scrutin présidentiel anticipé, programmé pour le 22 avril par le gouvernement du président socialiste Nicolas Maduro.

« Ne comptez pas sur l’Unité démocratique ni sur le peuple pour valider ce qui, jusqu’à présent, n’est qu’un simulacre frauduleux et illégitime d’élection présidentielle », a annoncé dans un communiqué la Table de l’unité démocratique (MUD), la principale coalition d’opposition.

Parmi ses principales exigences figurent :

  • la présence d’observateurs internationaux « indépendants »,
  • la tenue du scrutin au « second semestre 2018 »,
  • la désignation d’un conseil national électoral « équilibré »,
  • le vote des Vénézuéliens de l’extérieur,
  • un égal accès aux médias.

La MUD laisse la porte ouverte à une participation si ces conditions venaient à être acceptées par le camp présidentiel.

La communauté internationale a prévenu qu’elle ne reconnaîtra pas les résultats

« Des élections libres et justes » : c’est aussi ce qu’ont réclamé, à la mi-février, les ministres des affaires étrangères du groupe de Lima, alliance de 14 pays latino-américains : ils ont demandé au gouvernement vénézuélien de fixer un nouveau calendrier électoral.

Dans une déclaration conjointe lue par la ministre péruvienne Cayetana Aljovin, ils avaient exigé des élections « démocratiques, transparentes et crédibles, avec la participation de tous les acteurs politiques vénézuéliens ».

La tenue de ce scrutin anticipé, avancé de plusieurs mois, avait été annoncée, à la fin de janvier, par l’Assemblée constituante.

L’opposition a dénoncé une manœuvre visant à faciliter une réélection du président Nicolas Maduro, d’autant que la Cour suprême a interdit à la coalition de l’opposition, la MUD, de présenter un candidat unique.

Nicolas Maduro, élu en 2013, fait face à un taux d’impopularité de 75 %, en raison de l’effondrement économique du Venezuela, un pays pétrolier frappé par de graves pénuries de médicaments et d’aliments.

Mais, en avançant la date de l’élection présidentielle, qui s’était tenue jusqu’ici en fin d’année, il a réussi à déstabiliser l’opposition, déjà affaiblie et divisée. Et, selon les analystes, il pourrait facilement décrocher un second mandat, jusqu’en 2025.

Une partie de la communauté internationale, notamment l’Union européenne et la Colombie, a prévenu qu’elle ne reconnaîtrait pas les résultats de cette élection, que Washington juge « ni libre ni juste ».