Un syndic facture désormais au minimum 4 085 euros pour gérer une copropriété à Paris. / THOMAS SAMSON / AFP

Selon le courtier en syndic Syneval qui a examiné 113 propositions de contrats de syndic entre septembre 2017 et janvier 2018, un syndic facture désormais au minimum 4 085 euros pour gérer une copropriété à Paris contre 3 707 euros en 2017, soit une hausse de 10,2 %. Dans toute l’Ile-de-France où les tarifs sont moins élevés que dans Paris, il faut compter 3 406 euros contre 3 166, soit une hausse de 7,6 %.

L’écart le plus frappant est Lyon où le forfait minimal est passé à 2 503 euros contre 2 075 euros en 2017, soit une hausse de plus de 20 %. Les petites copropriétés sont particulièrement impactées par cette hausse. Les petites résidences de moins de dix lots paient en moyenne 419 euros par an et par lot dans Paris, contre 374 euros en 2017. A l’inverse, les honoraires dans les résidences de cinquante à cent lots se stabilisent. Les honoraires de syndic augmentent de 2 % à Paris, passant de 217 euros à 221 par lot, et l’augmentation est de 1,1 % en Ile-de-France hors Paris.

Pourquoi les petites copropriétés sont-elles particulièrement impactées ? « La multiplication des dispositions obligatoires qui s’appliquent aussi aux petites copropriétés, comme l’immatriculation des copropriétés ou le fonds travaux obligatoire, a provoqué cette hausse importante des honoraires de gestion », pense Rachid Laaraj, directeur général de Syneval.
Autre explication : dans les grandes copropriétés, la mise en concurrence du syndic rendue obligatoire tous les trois ans a peut-être été mieux mise en œuvre que dans les petits immeubles. Pour garder ces immeubles, les syndics ont sans doute réduit leurs prétentions.

Des augmentations incompréhensibles

L’Association des responsables de copropriété (ARC) ne comprend pas cette augmentation des honoraires entre 2017 et 2018. « Nous ne sommes pas dans une phase de changement, aucune réglementation nouvelle n’est intervenue cette année. Le forfait devrait être équivalent entre 2017 et 2018 », estime Claude Pouey, responsable de l’observatoire des charges de copropriété de l’ARC.

Quant aux petites copropriétés, particulièrement touchées par cette hausse, l’association se demande si les syndics ne cherchent pas à se désengager de ce type d’immeuble qui demande parfois autant de travail qu’un immeuble plus important mais qui rapporte moins. Seule solution pour les petites copropriétés : faire jouer la concurrence prévue et proposer plusieurs syndics à l’ordre au jour de la prochaine assemblée générale si le syndic en place vous propose une addition trop salée.