EDF a annoncé, jeudi 22 février, avoir repéré des écarts de qualité par rapport à ses exigences sur des soudures du circuit secondaire du réacteur nucléaire EPR à Flamanville (Manche). Selon le groupe, ces problèmes n’ont aucun impact en termes de sûreté ou de calendrier de mise en service de l’EPR.

Dans une déclaration publiée sur la page du chantier, EDF précise que « ces tuyauteries sont bien conformes à la réglementation des équipements sous pression nucléaire ». Les soudures de ces tuyauteries auraient dû correspondre au standard « haute qualité », plus exigeant que la réglementation en vigueur, a expliqué au Monde une porte-parole du groupe. Concrètement, EDF avait défini pour la construction de l’EPR cette nouvelle norme de qualité, et n’a pas été en mesure de la faire respecter à ses sous-traitants.

38 soudures sur 66

Le groupe a détecté des écarts par rapport à ses propres exigences, d’abord en 2015 puis à l’automne 2017, sur des travaux réalisés par des sous-traitants. Il a informé l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) et espère démontrer que les équipements en question, même s’ils ne respectent pas le standard « haute qualité », sont tout de même supérieurs à la réglementation. « Cela nous demande de réaliser des tests complémentaires qui n’auraient pas dû être faits si tout avait été parfait », explique-t-on chez EDF.

Ces écarts concernent 38 soudures sur 66 dans le circuit secondaire. Ce circuit d’eau est celui qui sert à évacuer la vapeur vers la turbine.

« Cet événement ne remet pas en cause le planning du projet », assure-t-on chez EDF. Le nouveau réacteur doit démarrer début 2019. Le chantier a connu de nombreux déboires : l’EPR de Flamanville devait entrer en service en 2012 et coûter initialement trois milliards d’euros. Il devrait finalement coûter autour de 10,5 milliards.