Des vignobles de La Rioja, en Espagne, tels que les perçoit le Bluegrass / MarioGuti / Getty Images/iStockphoto

A quelques jours de l’ouverture du Salon de l’agriculture (du 24 février au 4 mars), Parrot annonce la commercialisation d’un nouveau drone spécifiquement destiné aux activités agricoles. Parrot Bluegrass est un quadricoptère pesant 1,9 kilo — trois fois plus lourd que le Bebop 2 Power, le modèle grand public du constructeur français — équipé d’une caméra frontale classique et, surtout, d’un capteur multispectral. Avec la première, l’agriculteur peut évaluer l’évolution des semis plantés à l’automne ou identifier les dégâts commis par des animaux sauvages. Avec le second, il peut observer plus finement l’état des cultures et accumuler des données. Celles-ci seront traitées par la plate-forme d’Airinov, filiale de Parrot spécialisée dans l’agriculture, et transmises à l’utilisateur sous forme de cartes orthomosaïques qui restituent l’état de la végétation avec une résolution d’un mètre carré par pixel.

Pour les agriculteurs — y compris arboriculteurs et horticulteurs —, ces informations visent à calculer et à répartir au plus juste l’arrosage et les doses de fertilisant. La possibilité de faire voler un drone à basse altitude permet ainsi de ne traiter que les parcelles qui en ont vraiment besoin. Selon Parrot, ce quadricoptère inédit peut survoler et cartographier 30 hectares en 25 minutes, durée maximale de vol de l’appareil. La solution Bluegrass est commercialisée 5 000 euros hors taxes, un tarif qui inclut le drone équipé du capteur Séquoïa ainsi qu’un abonnement d’un an à Airinov et une licence d’un mois auprès de Pix4D. Cette autre filiale du groupe fournit une application destinée à faire voler le Bluegrass en mode programmé afin qu’il quadrille le terrain sans qu’il soit nécessaire de le piloter manuellement.

Le Bluegrass peut couvrir 30 ha en 25 minutes / Parrot

Cette démarche s’inscrit dans la stratégie déployée par la société française, très éprouvée l’an passé par ses revers subis sur le marché du drone de loisir, qui l’ont conduite à se séparer de 290 salariés sur près de mille. Parrot, fondé et dirigé par Henri Seydoux, s’oriente désormais en priorité vers les marchés professionnels en proposant des drones tout équipés associés à des services de traitement des données. Outre Bluegrass, Parrot commercialise déja une version de son aile volante Disco à destination des agriculteurs travaillant sur de vastes surfaces, notamment céréalières. Parallèlement, des versions du Bebop se destinent aux métiers de l’immobilier et du bâtiment pour la réalisation de relevés 3D sur les chantiers mais aussi aux professionnels de l’isolation et aux pompiers en leur fournissant des drones à même d’opérer des diagnostics thermiques.