Bibliothèque Saint-Barbe, à Paris. / S. Graveleau / Le Monde

« Ouvrir mieux, ouvrir plus » les bibliothèques de l’Hexagone : c’est le souhait et la préconisation que fait Erik Orsenna dans un rapport remis, mercredi 20 février, à la ministre de la culture, Françoise Nyssen, qui formule notamment des propositions concernant les bibliothèques universitaires (BU).

Bibliothèques universitaires : une situation parisienne « critique »

L’ouverture hebdomadaire moyenne des BU en France est de 61 heures, « bien en deçà de nos partenaires européens, qui se situent autour de 65 heures », et « moins de 15 BU sont ouvertes le dimanche sur le territoire pour 2,5 millions d’étudiants », souligne l’écrivain. Il rappelle qu’en la matière, la situation parisienne est « critique » : alors qu’on dénombre 550 000 étudiants dans la métropole du Grand Paris, dont près de 200 000 résident dans la capitale, il n’y a qu’une seule BU ouverte le dimanche (la BU Cochin, qui réserve l’accès qu’à certains étudiants de l’université Paris-Descartes), obligeant les étudiants à « prendre d’assaut les quelques bibliothèques municipales ouvertes le dimanche ainsi que les salles de travail de la Bibliothèque nationale de France (BNF), de la Bibliothèque publique d’information (BPI) et de la Bibliothèque des sciences et de l’industrie (BSI) à la Cité des sciences, à la Villette. »

Le rapport préconise donc de mettre en œuvre rapidement l’ouverture de trois bibliothèques
universitaires le dimanche à Paris, parmi lesquelles les bibliothèques Sainte-Barbe et Sainte-Geneviève, qui présentent l’avantage de ne pas obliger à ouvrir tout un campus et sont situées dans le 5e arrondissement, qui compte nombre d’étudiants. Il préconise aussi d’envisager l’ouverture le dimanche « d’espaces de coworking dans des locaux publics fermés le dimanche » comme les restaurants universitaires, proposition qui ne vaut pas seulement pour Paris.

Au niveau national, les auteurs du rapport rappellent que le plan « bibliothèques ouvertes » dans les universités, lancé par la majorité précédente, qui a permis de financer une quinzaine de projets d’extension des horaires d’ouvertures de BU, « se termine fin 2018 » et qu’il convient donc de le prolonger. En s’appuyant aussi sur la participation des étudiants à la surveillance des bibliothèques : « Ils sont 3 000 aujourd’hui, ceux qu’on appelle des “moniteurs étudiants”. Pourquoi pas dix fois plus, une fois facilitées les procédures et clarifié le statut de leurs contrats ? », interroge-t-il.

Lire le compte-rendu du rapport Orsenna : Culture : vers l’ouverture des bibliothèques le dimanche