Au Rwanda, au moins cinq réfugiés congolais ont été tués et plus de 20 blessés après qu’une manifestation a dégénéré en violences, a annoncé, vendredi 23 février, la police du pays. Sept policiers ont aussi été blessés, a-t-elle précisé. Environ 3 000 réfugiés congolais protestaient depuis mardi devant un bureau des Nations unies contre la décision du Haut Commissariat aux réfugiés (HCR) de réduire les rations alimentaires distribuées dans leur camp.

Jeudi, la police rwandaise a tenté de disperser la foule en tirant des gaz lacrymogènes, a expliqué son porte-parole. « Nous avons utilisé la force après avoir prévenu que les forces de sécurité allaient intervenir, a dit Theos Badege sur la radio publique. Ils ont commencé à lancer des pierres, des bouts de métal, et dans tout cela, 20 réfugiés ont été blessés, de même que sept officiers de police. Cinq réfugiés sont morts. » Via son compte Twitter, la police a par ailleurs annoncé l’arrestation de quinze réfugiés.

174 000 réfugiés au Rwanda

Les réfugiés étaient partis de leur camp de Kiziba, installé à 15 km de Karongi, ville de l’ouest du Rwanda, pour contester la baisse de 25 % des rations alimentaires décidée en janvier par le HCR en raison d’une insuffisance de financements. Dans un communiqué publié jeudi, l’agence onusienne précise que son appel de fonds de 98,8 millions de dollars (80 millions d’euros) pour le Rwanda au titre de 2018 n’avait reçu que 2 % de réponses positives. De son côté, le Programme alimentaire mondial (PAM) a mis en garde contre de nouvelles réductions des rations si les besoins mensuels de 2,5 millions de dollars ne sont pas fournis.

Le Rwanda accueille environ 174 000 réfugiés, dont 57 000 en provenance du Burundi qui ont fui des violences secouant le pays en 2015. Les autres viennent pour la plupart de la République démocratique du Congo (RDC), régulièrement en proie à des périodes d’instabilité depuis au moins vingt ans. Le camp de Kiziba abrite quelque 17 000 Congolais.