Les chiffres sont éloquents. Quarante-trois pour cent des femmes françaises affirment avoir subi des caresses ou des attouchements sexuels non consentis, et 12 % se déclarent victimes de viols, selon une enquête de l’Institut français d’opinion publique (IFOP) et de la Fondation Jean-Jaurès réalisée en février sur un échantillon représentatif de 2 167 femmes et révélée par Franceinfo.

L’enquête dénonce un phénomène bien connu des associations : la grande majorité des femmes victimes de viols (entre 78 % et 88 %) connaissent leur agresseur, qui est souvent un proche. Et la plupart des femmes violées se taisent, rappelle l’étude. Seules 11 % à 19 % d’entre elles déposent plainte, et 56 % à 68 % n’en parlent même pas à leurs proches. Un silence qui multiplie les risques de suicide par 4, selon le psychiatre Michel Debout, qui a coordonné l’étude.

Les principaux chiffres à retenir :

58 % des femmes disent avoir été victimes de comportements déplacés ;

50 % d’insultes ou de remarques à caractère sexiste ;

45 % de gestes grossiers à connotation sexuelle ;

43 % de caresses ou d’attouchements à caractère sexuel sans consentement ;

29 % de messages pornographiques par e-mails ou SMS ;

12 % d’un ou plusieurs viols.