Marche antifasciste le 24 février à Rome. / ANDREAS SOLARO / AFP

Des rassemblements de mouvements d’extrême droite et des manifestations de militants antifascistes sont placés samedi 24 février sous haute surveillance policière du nord au sud de l’Italie, notamment à Rome, Milan et Palerme, à une semaine des élections législatives du 4 mars.

Trois mille policiers ont été déployés dans la capitale italienne pour surveiller deux cortèges et trois rassemblements immobiles organisés dans l’après-midi par la gauche et l’extrême droite, et qui pourraient rassembler 20 000 personnes.

La plus grande manifestation romaine, à l’appel de l’Association nationale des partisans de l’Italie, entend protester contre le racisme et le fascisme, sous le slogan « plus jamais des fascismes ». L’ancien chef du gouvernement Matteo Renzi, qui dirige le Parti démocrate actuellement au pouvoir, est notamment attendu dans le cortège, aux côtés des grands syndicats italiens.

Un autre cortège antifasciste mené par un syndicat d’extrême gauche manifestera précisément contre le « Jobs Act », une réforme phare du gouvernement Renzi lancée en 2014, visant à libérer le marché du travail, en facilitant les licenciements et favorisant les embauches. L’un des rassemblements de la capitale sera animé par Giorgia Meloni, présidente de Fratelli d’Italia, un petit parti d’extrême droite, également mobilisé à Milan.

Multiplication d’incidents

A Palerme, en Sicile, c’est le leader du groupuscule d’extrême droite Forza Nuova, Roberto Fiore, qui défilera en fin de journée pour protester contre l’agression d’une personnalité locale du mouvement, rouée de coups mardi par des hommes masqués. Deux heures auparavant, dans un autre quartier de Palerme, défileront des militants du mouvement d’extrême gauche Potere al Popolo (« le pouvoir au peuple »).

A Milan, le dirigeant de la Ligue du Nord, Matteo Salvini, arpentera aussi le pavé. Ce parti d’extrême droite s’est allié avec la droite de Silvio Berlusconi aux prochaines élections législatives, au côté de Fratelli d’Italia. A la même heure, dans la capitale économique de l’Italie, le dirigeant de Casapound, mouvement néofasciste, tentera aussi d’attirer les projecteurs.

Des militants de la Ligue du Nord tenant une banderole sur laquelle est écrit « Les Italiens d’abord », le 24 février à Milan. / TONY GENTILE / REUTERS

Un rassemblement est en outre prévu à Brescia (nord), où un local d’un centre associatif d’extrême gauche a été incendié dans la nuit de jeudi à vendredi. Le 3 février dernier, un militant d’extrême droite avait blessé par balle six Africains après le meurtre d’une jeune toxicomane pour lequel plusieurs Nigérians ont été arrêtés.

Depuis lors, les incidents violents entre militants antifascistes et d’extrême droite se multiplient en marge de la campagne électorale en Italie. Trois personnes ont notamment été blessées jeudi soir à Turin (nord-est) dans des heurts entre policiers et manifestants antifascistes munis de bombes confectionnées avec des boulons et des clous.

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