Le président de la RDC, Joseph Kabila, le 26 janvier 2018. / Kenny Katombe / REUTERS

Les « marches pacifiques » prévues par les catholiques dimanche 25 février à Kinshasa contre le maintien au pouvoir du président de la République démocratique du Congo (RDC) ont été interdites. L’annonce a été faite samedi par le gouverneur de la capitale de RDC, André Kimbuta, dans une lettre aux responsables du Comité laïc de coordination (CLC), collectif d’intellectuel proche de l’Eglise catholique, qui organisaient ces manifestations.

Faute d « itinéraire à suivre, la ville ne saurait prendre acte de votre manifestation parce que ne pouvant en garantir un encadrement efficient », explique M. Kimbuta. Dans la matinée, samedi, le gouverneur de Kinshasa avait invité les organisateurs de la marche à une séance de travail en vue d’examiner l’itinéraire de la marche.

Mais seuls les avocats mandatés par le CLC se rendus au rendez-vous. M. Kimbuta a donc annulé la réunion. « N’ayant pas donné suite à mon invitation, vous avez privé les services compétents en charge du maintien de l’ordre public des informations nécessaires pour une évaluation et un encadrement conséquent de votre manifestation », a-t-il justifié.

La cathédrale de Kinshasa envahie

Le CLC demande au président Kabila, dont le mandat s’est achevé en décembre 2016, de déclarer publiquement qu’il ne sera pas candidat au scrutin présidentiel prévu le 23 décembre 2018. Dans l’après-midi samedi, plusieurs centaines de militants du parti présidentiel ont envahi l’enceinte de la cathédrale de Kinshasa.

« Nous sommes venus prendre possession de la cathédrale Notre-Dame du Congo pour participer à la messe de dimanche (…) et défendre la patrie. Nous passerons la nuit ici », a déclaré à l’Agence France-Presse Papy Pungu, président des jeunes leaders du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD).

Malgré l’interdiction des autorités, le CLC a déjà organisé des rassemblements, les 31 décembre et 21 janvier derniers, qui ont été réprimées à balles réelles, faisant une quinzaine de morts d’après l’Église, deux selon les autorités.