Le président Xi Jinping à Pékin le 25 octobre 2017, lors du 19e Congrès du Parti communiste chinois. / Ng Han Guan / AP

Le Parti communiste chinois (PCC) s’est prononcé en faveur de la levée de la limite constitutionnelle de deux mandats pour le président de la République populaire, a annoncé, dimanche 25 février, un média d’Etat, ouvrant la voie à un maintien au pouvoir de l’actuel dirigeant Xi Jinping.

Le comité central, sorte de parlement du PCC, a proposé d’effacer de la Constitution chinoise la mention stipulant qu’un président « ne peut pas exercer plus de deux mandats consécutifs » de cinq ans, a fait savoir l’agence Chine nouvelle. M. Xi, président de la République populaire depuis 2013, doit normalement quitter ses fonctions en 2023.

Le premier mandat est en train de s’achever et le président doit être formellement élu pour un second mandat lors de la réunion annuelle de l’Assemblée nationale populaire (ANP), le Parlement chinois, qui s’ouvre le 5 mars. Il n’y a, en revanche, pas de limitation de durée pour le poste de secrétaire général du PCC, le véritable poste de numéro un chinois, ainsi qu’à celui de chef des armées. Xi Jinping a entamé son second mandat de numéro un du PCC et de l’armée en octobre, à la fin du Congrès du Parti qui a lieu tous les cinq ans.

Quasi-culte de la personnalité

Le comité central du PCC a également proposé d’inclure « la pensée Xi Jinping » dans la Constitution du pays. Lors du 19e Congrès quinquennal du PCC, qui s’est déroulé en octobre dernier, M. Xi avait déjà obtenu de voir sa « Pensée sur le socialisme à la chinoise de la nouvelle ère », incluse dans la charte du Parti, un honneur réservé jusqu’ici de son vivant au seul Mao Tsé-toung, fondateur du régime communiste en 1949.

Depuis son arrivée à la tête du Parti, fin 2012, Xi Jinping, qui est âgé de 64 ans, a concentré les pouvoirs sur sa personne comme aucun dirigeant chinois ne l’avait fait depuis au moins un quart de siècle. Il a engagé une lutte contre la corruption qui a vu plus d’un million de cadres sanctionnés, mais d’aucuns y voient avant tout un moyen pour le président de se débarrasser de toute opposition interne.

Sa présidence s’est accompagnée d’un retour du quasi-culte de la personnalité autour du président, omniprésent dans les médias, et d’un renforcement de la répression visant les défenseurs de la démocratie et des droits de l’homme.