Après 16 jours de compétition et des mois de tractations diplomatiques, les 23e Jeux Olympiques d’hiver se terminent dimanche 24 février lors d’une cérémonie de clôture qui résumera parfaitement ces « Jeux de la Paix » : en présence d’une délégation nord-coréenne de haut niveau, mais sans drapeau russe.

Le dernier suspense a été levé dimanche matin, avec le vote du CIO réuni en session : la suspension de la Russie est maintenue à l’issue de ces JO 2018, et le drapeau russe ne pourra donc être déployé au stade olympique. Le maintien de la suspension a été voté à l’unanimité et les deux cas de dopage constatés durant les Jeux ont pesé lourd dans la balance pour une Russie qui espérait, au moins partiellement, revenir dans le giron sportif.

Délégation de Corée du Nord

A partir de 20 heures locales (midi heure française), la traditionnelle cérémonie mettra un terme à Pyeongchang-2018 pour débuter l’olympiade qui aboutira à Pékin-2022. Entre-temps, les Jeux olympiques resteront en Asie, puisque les JO d’été 2020 auront lieu à Tokyo. Un enchaînement de rendez-vous loin du continent originel des JO, avant son retour en Europe en 2024 à Paris.

En soirée, dans les travées du stade olympique, les « Jeux de la paix » voulus par la Corée du Sud pays hôté trouveront un dernier écho.

Après le défilé en commun des deux Corées lors de la cérémonie d’ouverture, après la constitution d’une équipe féminine unifiée de Corée en hockey sur glace, après aussi les présences remarquées de la sœur du leader nord-coréen Kim Jong-un en ouverture et celle des pom-pom girls nord-coréennes tout au long de la quinzaine, ce sera au tour d’une délégation de huit membres de Corée du Nord, conduite par le controversé général Kim Yong-chol, d’être présente au Sud pour la cérémonie de clôture.

Trêve ou dégel ?

La présence de Kim Yong-chol, arrivée dimanche matin au Sud, divise le pays hôte, où ce général est considéré comme un criminel de guerre méritant la mort. Kim Yong-chol est soupçonné d’avoir un temps dirigé le Bureau général de reconnaissance gérant les opérations nord-coréennes d’espionnage et d’avoir ordonné notamment le torpillage de la corvette sud-coréenne Cheonan en 2010 qui avait fait 46 morts.

Non loin de cette délégation nord-coréenne, dans la tribune des personnalités du stade olympique, se tiendra Ivanka Trump, la fille aînée et conseillère du président des Etats-Unis Donald Trump, désignée pour représenter les USA. Un responsable américain a fait savoir qu’aucun contact entre Ivanka Trump et des responsables nord-coréens n’était prévu à cette occasion.

Le pouvoir de la diplomatie sportive trouvera malgré tout avec cette cérémonie une parfaite illustration, alors que M. Trump a annoncé 24 heures auparavant de « lourdes » sanctions contre la Corée du Nord... L’avenir dira si ce rapprochement historique entre les deux Corées, toujours techniquement en guerre depuis 1953, n’était qu’une trève olympique ou un premier jalon solide vers une désescalade des tensions dans la région.

Au terme des 16 jours de compétitions, 102 titres auront été décernés et des images fortes resteront. Comme celle, encore dimanche matin, de l’équipe de curling sud-coréenne, même battue en finale par la Suède, dont les membres étaient inconnues au début des JO et qui resteront finalement dans l’histoire comme les visages de Pyeongchang-2018.