Voilà, c’est fini. Plus de « Team Kim », plus de bus à prendre pour rejoindre les sites de montagne. Plus de courses de Martin Fourcade non plus. A « Pyeongchang, comme ça se prononce », on fait le bilan, calmement, de ces 23e Jeux olympiques d’hiver.

Au revoir Soohorang. / KIM HONG-JI / REUTERS

On n’a jamais réussi à dire « bonjour » en coréen. Pour « merci » (« gomabseubnida »), on a fait des progrès.

On a découvert une application - développée par les organisateurs - qui nous permettait d’écrire bonjour et merci en coréen.

On a compris qu’on n’allait pas montrer notre téléphone à quelqu’un pour lui dire bonjour, merci.

On s’est retrouvé à employer dans des phrases les mots « Zamboni », « fourty-fourteen », « grail », « TM 27 », « GMV », « JAL » et « MPC ». Et à être compris par nos interlocuteurs.

Le seul bibimbap ayant croisé notre route était dans l’avion pour venir en Corée.

On a appris à prononcer « soju » (« so-chjou »).

On a béni l’inventeur des kits de survie autochauffant. Et envisagé de proposer son nom au prix Nobel de la paix.

On a souri poliment quand une porte-parole du CIO a suggéré l’équipe unie de Corée au hockey comme prix Nobel de la paix.

On a trouvé que les Suisses avaient une manière bien à eux d’utiliser les escalators.

On a gardé en tête les chants d’encouragement des cheerleaders nord-coréennes pendant des jours.

Comme le reste de la presse internationale, on a essayé d’entrer en contact avec les cheerleaders nord-coréennes. Et comme tout le monde, on s’est pris une fin de non-recevoir de la part de leurs chaperons.

On a fait une indigestion de « Despacito » à la patinoire.

On a trouvé que deux médailles de bronze et une d’or pour le « sauteur à skis norvégien à moustache » (c’est pas nous qui l’écrivons, c’est sa bio Twitter) Robert Johansson c’était peu, vu ses bacchantes que n’aurait pas dédaigné Pierre de Coubertin.

On n’avait pas prévu de pin’s siglés Le Monde. Et vu la folie pour ces bouts de métal aux JO c’était clairement une erreur.

Karlito, Nanass, Super Totor, Pépette : on a eu la confirmation que les surnoms des champions étaient l’un des fléaux du sport français.

On a eu mal pour le Canadien Christopher Del Bosco en skicross

Christopher Del Bosco s’est fracturé le bassin après une chute spectaculaire lors de l’épreuve de skicross. / JONATHAN HAYWARD / AP

On est devenus fan de curling. Comme tous les Coréens.

On s’est fait supprimer la vidéo d’un tweet par Twitter sur injonction du CIO. Parce qu’on avait filmé depuis les tribunes la joie des supporteurs sud-coréens au curling.

On s’est dit qu’entre la « Team Kim », Chloe Kim, Kim Jong-un et le kim-chi, ce nom avait régné sur les JO d’hiver 2018.

On a cru qu’on ne comprenait pas le mot « couée » parce qu’on n’était pas d’Albertville, alors que même les Savoyards n’avaient pas compris - apparemment, on pouvait traduire par « couenne ».

On a appris que la neige américaine se trouvait en Corée du Sud. Et en Norvège, aussi. Une certaine idée de la mondialisation.

On s’est dit que la vie était injuste en voyant Alina Zagitova à l’entraînement.

On s’est dit que sur les 16 209 bénévoles des JO, environ 2 sur 3 servaient à tenir compagnie au troisième qui avait (parfois) des trucs à faire.

On a admiré la résistance au froid des 16 209 bénévoles. Et leur indéfectible politesse.

On a songé à tout plaquer pour devenir pilote de Zomboni

On s’est dit qu’on n’était pas en France donc on pouvait s’habiller n’importe comment pourvu qu’on n’attrape pas froid

Ceci n’est pas un cône de signalisation. / Le Monde

On a trouvé ça bizarre de reconstruire la cité des 4000 de La Courneuve à Gangneung mais après tout pourquoi pas.

On a pas mal kiffé l’expérience #Pyeongchang2018

On a appris à prononcer Pyeongchang. Mais ça, on le gardera pour nous.