Le S9 sera disponible en rose, bleu, et noir. / Samsung

C’est le neuvième héritier de la dynastie des « Galaxy S », qui règne depuis 2010 sur le haut de gamme Android, presque sans partage. Le S9 vient d’être dévoilé dimanche 25 février à la veille du Congrès International du Mobile (MWC) de Barcelone. C’est un héritier timide, ressemblant comme deux gouttes d’eau au S8, son prédécesseur, un smartphone fort agréable à l’œil il est vrai. Le S9 ne progresse que dans les détails : son déverrouillage est simplifié et son appareil photo évolue. La modestie de ces avancées peut décevoir, mais elle n’étonnera pas les connaisseurs - les smartphones ne pourront éternellement se révolutionner à date annuelle. Le S9 sera disponible le 16 mars au tarif de 860 euros, soit une augmentation de 50 euros par rapport au modèle précédent.

Appareil photo amélioré

L’appareil photo du S9 intègre un objectif photo innovant. Comme la pupille d’un œil humain, son degré de dilatation est variable. Il peut s’ouvrir très grand (F1,5) pour laisser entrer beaucoup de lumière, ce qui donne de meilleurs clichés le soir, la nuit, ou en intérieur. Ou s’ouvrir un peu moins (F2,4) en plein jour, pour produire des images plus nettes, et selon Samsung, plus douces. La plupart des appareils photo savent déjà le faire, d’ailleurs bien mieux que le S9. Mais les smartphones en étaient jusqu’à présent incapables.

Cet atout devrait relancer le S9 dans la bataille de l’image. D’année en année, les écarts s’avèrent plus ténus entre les smartphones les plus doués en photo, généralement siglés HTC, Google, LG, Apple, et Samsung. Il paraît peu probable que l’objectif du S9 lui confère un avantage spectaculaire sur ses concurrents. Seul un test approfondi apportera une réponse définitive.

Côté vidéo, la caméra du S9 doit capturer des ralentis plus détaillés. Elle est capable de figer près de 1000 images seconde, quatre fois plus que son prédécesseur : une seconde d’action se transforme en trente secondes de ralenti vidéo. Cela intéressera les curieux, les créatifs, et certains sportifs.

Le capteur du S9+ est situé en dessous de ses deux capteurs photo. / Samsung

Déverrouillage facilité

Samsung a aussi travaillé sur ce qui représentait le principal défaut du Galaxy S8 : on peinait à le déverrouiller. Son lecteur d’empreintes digitales était mal placé, trop haut, trop près de l’appareil photo. Samsung l’a redescendu et recentré ; on l’atteint désormais beaucoup plus facilement. Mais ce lecteur d’empreintes demeure relégué au dos du mobile, quand celui du S7 était logé sur la façade avant, une position plus pratique quand le mobile était posé sur une table.

Samsung propose aussi une autre façon de déverrouiller le smartphone de manière sécurisée, par reconnaissance faciale. Ce système amélioré est-il simple, rapide, efficace ? Samsung ne s’étend pas sur la question. La question est pourtant légitime, quand on sait que la reconnaissance faciale du S8 était facile à tromper.

Parmi les petites améliorations vantées par Samsung, le S9 est également plus rapide que son prédécesseur. Mais ce dernier était déjà tellement rapide que très peu d’utilisateurs l’exploitent pleinement. En outre, ses haut-parleurs passent du mono au stéréo.

Des défauts récurrents

Le Galaxy S9 sera décliné dans une version XL nommée S9 +, dotée d’un écran plus grand et d’un second capteur photo. Un raffinement utile pour photographier des portraits, car l’angle resserré du second objectif déforme moins les visages.

Le S9 et le S9 + présentent toutefois déjà quelques défauts : leur dos est constitué d’un verre fragile et particulièrement cher à réparer ; leur batterie ne peut être changée qu’au prix d’une longue et complexe intervention. Des critiques que nous avions adressées à leurs trois ancêtres, les S6, S7 et S8. Qui plus est, loin de baisser, leur tarif s’alourdit. Un renchérissement regrettable car les avancées du S9 sont timides, mais aussi parce que le prix d’un smartphone polyvalent ne cesse de chuter.