Le nouveau Premier ministre adjoint d’Australie, Michael McCormack, a été nommé à ce poste le 26 février. / STRINGER / REUTERS

Un conservateur australien issu d’une région rurale, auteur jadis de déclarations hostiles aux gays, a été désigné lundi 26 février Premier ministre adjoint en remplacement de Barnaby Joyce, emporté par une polémique sur sa liaison extra-conjugale avec une ex-collaboratrice.

Michael McCormack, 53 ans, a été élu par le Parti national, formation minoritaire de la coalition conservatrice au pouvoir, pour prendre la tête du parti et devenir le numéro deux du gouvernement. « Nous sommes le parti des petites entreprises et des paysans et nous voulons nous assurer qu’il continue d’en être ainsi », a déclaré M. McCormack à la presse après le vote.

M. McCormack n’est pas aussi connu que Barnaby Joyce, qui s’était forgé une notoriété internationale en menaçant de faire euthanasier les chiens de la star américaine Johnny Depp entrés illégalement en Australie. Mais il est considéré comme une valeur sûre après le scandale qui a provoqué des tensions entre le PN et le Parti libéral du Premier ministre Malcolm Turnbull, contraignant finalement M. Joyce à la démission.

Relations interdites

Celui-ci était dans la tourmente depuis début février, date de la révélation de sa liaison avec une collaboratrice de près de 20 ans sa cadette, qui attend aujourd’hui son enfant. Il avait en outre été accusé d’avoir contrevenu aux règles du gouvernement en faisant nommer sa compagne dans un cabinet ministériel.

M. Turnbull avait tiré à boulets rouges sur son adjoint et décrété l’interdiction des relations sexuelles entre les ministres et leurs collaborateurs. M. Joyce avait fustigé en retour les propos « déplacés » et « inutiles » de M. Turnbull. Il avait initialement refusé de démissionner mais sa position est devenue intenable avec des informations sur des accusations de harcèlement sexuel, dont on ignore l’origine. M. Joyce dément ces accusations avec force.

Le Premier ministre a salué la nomination de M. McCormack. Celui-ci a été élu pour la première fois à la chambre des Représentants en 2010 dans la circonscription rurale de Riverina, dans l’Etat de Nouvelle-Galles du Sud. Il y a plus de 20 ans, il avait écrit dans un éditorial que les relations homosexuelles relevaient d’un « comportement sordide ». Mais en août, lors d’une consultation nationale sur le mariage gay, il s’était « excusé de tout cœur pour ses propos de l’époque ». Il avait également voté au Parlement en faveur de la légalisation du mariage entre personnes du même sexe.