Par Charlotte Bouvier et Franck Johannès

Jawad Bendaoud, accusé d’avoir hébergé deux des terroristes du 13 novembre 2015, a finalement été relaxé le 14 février, alors que ses deux coprévenus ont été condamnés : Mohamed Soumah à cinq ans de prison pour avoir servi d’intermédiaire entre Jawad Bendaoud et Hasna Aït Boulahcen, la jeune femme qui cherchait à cacher les fuyards et a été tuée avec eux, lors de l’assaut du RAID, le 18 novembre. Son frère, Youssef Aït Boulahcen, poursuivi pour non-dénonciation de crime terroriste, a été condamné à quatre ans de prison dont un avec sursis.

L’affaire, largement relayée et traitée dans les médias est juridiquement plus compliquée qu’il n’y paraît ; le jugement de la 16e chambre correctionnelle donne le détail des faits, et explique la logique de la condamnation – et de la relaxe, qui a soulevé nombre d’interrogations. Le jugement a, certes, été frappé d’appel, et les trois hommes seront à nouveau jugés probablement en 2019. Reste qu’il s’agit d’un document essentiel pour comprendre les jours immédiats qui ont suivi les attentats, pour ce premier procès des tueries du 13-Novembre.

Le jugement original fait 144 pages ; nous y avons supprimé les noms et les coordonnées des quelque 670 parties civiles, pour l’essentiel les familles des victimes, ainsi que les adresses personnelles ou les noms des greffières. Youssef Aït Boulahcen a obtenu, avant le procès, de modifier son état civil, son nouveau nom a également été supprimé des minutes du jugement.