Dans l’enclave de la Ghouta orientale (Syrie), le 25 février. / ABDULMONAM EASSA / AFP

Lundi 26 février au matin, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, et la représentante de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, ont exigé l’application immédiate de la trêve de trente jours réclamée par le Conseil de sécurité de l’ONU en Syrie pour permettre l’acheminement de l’aide humanitaire et les évacuations médicales. Les raids aériens du régime se poursuivaient lundi contre l’enclave assiégée de la Ghouta orientale.

« Je me félicite de l’adoption » de la résolution, samedi à l’unanimité, par le Conseil de sécurité a déclaré lundi à Genève le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, devant le Conseil des droits de l’homme. Mais « j’attends que cette résolution soit immédiatement appliquée (…) pour que l’aide et les services humanitaires puissent être fournis immédiatement, pour évacuer ceux qui sont gravement malades et les blessés, pour que l’on puisse alléger les souffrances du peuple syrien », a-t-il ajouté.

Le haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Zeid Ra’ad Al-Hussein, a jugé qu’il fallait « rester prudent » sur la situation en Syrie « car les raids aériens se poursuivent ». Il a également dénoncé des « abattoirs d’être humains », notamment en Syrie. Il a ensuite accusé les membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU d’être « responsables de la poursuite de tant de souffrances », à travers l’utilisation du droit de veto. Estimant que la France et la Grande-Bretagne faisaient un usage restreint de ce droit, M. Zeid a appelé la Chine, la Russie et les Etats-Unis à « les rejoindre et à mettre fin au recours pernicieux du veto ».

« Les résolutions du Conseil de sécurité n’ont un sens que si elles sont effectivement respectées », a relevé M. Guterres. « La Ghouta orientale, en particulier, ne peut pas attendre. Il est temps de mettre un terme à cet enfer sur terre », a-t-il insisté, soulignant que « les Nations unies sont prêtes à faire ce qu’elles doivent ».

Dix civils tués

La représentante de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, a à son tour demandé lundi l’application immédiate de la trêve au début d’une réunion des ministres des affaires étrangères des pays de l’UE. « Cette trêve doit être immédiatement mise en œuvre », a soutenu Mme Mogherini.

La résolution du Conseil de sécurité, soutenue par la Russie, était une « première étape » nécessaire et encourageante, mais « la situation sur le terrain se détériore de façon dramatique, en particulier du point de vue humanitaire », a-t-elle souligné.

Aucune discussion n’est prévue sur la situation en Syrie au cours de la réunion de Bruxelles, a-t-on cependant précisé de source européenne, et plusieurs ministres importants ne sont pas venus.

Au moins dix civils ont été tués lundi en Syrie dans la Ghouta orientale, dans de nouveaux raids aériens et des tirs de roquettes du régime, a rapporté l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Dimanche, au moins 25 civils, dont sept enfants, ont été tués dans des frappes aériennes de la coalition internationale visant le dernier réduit du groupe Etat islamique (EI) dans l’est de la Syrie, toujours selon l’OSDH.

Déclenché en 2011 par la répression de manifestations pacifiques par le régime de Bachar Al-Assad, le conflit en Syrie s’est complexifié au fil des ans avec l’implication de pays étrangers et de groupes djihadistes, sur un territoire de plus en plus morcelé. Il a fait plus de 340 000 morts et des millions de déplacés et réfugiés.

Dans la Ghouta orientale, les hôpitaux ciblés de façon « systématique »
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