Sa première intervention devant le Congrès était scrutée par les marchés. Jerome Powell, le nouveau président de la banque centrale américaine, a dressé, mardi 27 février, un tableau optimiste de l’économie des Etats-Unis et confirmé que la Fed allait poursuivre ses hausses de taux graduelles.

Perspectives économiques fortes

Dans un bref discours de quatre pages prononcé dans le cadre de l’audience bi-annuelle traditionnelle sur l’état de l’économie devant les élus, M. Powell décrit « des perspectives économiques fortes ».

L’expansion du PIB devrait s’établir à 3 % cette année et 3,2 % en 2019, selon les prévisions de la Maison Blanche qui dépassent largement celles de la Fed datant de décembre (+ 2,1 % en 2018). La banque centrale pourrait réviser ces estimations lors de sa prochaine réunion des 20 et 21 mars.

Les marchés s’attendent à ce qu’elle relève ses taux d’un quart de point lors de cette réunion. Ceux-ci, qui fixent le coût de l’argent que les banques se prêtent entre elles, se situent actuellement entre 1,25 % et 1,50 %

Inflation autour de 2 %

Pour l’instant la Fed prévoit de rehausser le coût du crédit par trois fois cette année pour un total d’environ 0,75 point de pourcentage. Mais certains acteurs sur les marchés s’attendent à ce qu’elle puisse être plus agressive avec quatre hausses de taux.

M. Powell a semblé dissiper les inquiétudes sur la faiblesse de l’inflation, qui, ces dernières années, a fait craindre un manque de dynamisme de l’économie. Selon lui, cette faiblesse « reflète sans doute des éléments temporaires qui ne devraient pas se répéter ».

« Nous prévoyons que l’inflation remonte cette année et se stabilise autour de la cible de 2 % de la Fed à moyen terme », a affirmé le nouveau patron de la banque centrale. L’inflation annuelle, selon l’indice PCE, était à 1,7 % en décembre. « Les salaires devraient croître à un rythme plus rapide aussi », a-t-il assuré.

Les turbulences boursières de février

M. Powell a par ailleurs fait référence aux turbulences boursières de début février où l’indice Dow Jones a plongé à son plus bas en deux ans, provoquant aussi une tension sur le marché obligataire. « Ces développements ne devraient pas peser lourdement sur l’activité économique, le marché du travail ou l’inflation », a-t-il assuré ajoutant que malgré « la récente volatilité, les conditions financières demeurent accommodantes ».

Jerome Powell, un républicain modéré qui n’est pas un économiste de formation, a remplacé Janet Yellen, une démocrate, que le président Trump a choisi de ne pas prolonger pour un second mandat. Cet avocat d’affaires a déjà passé cinq ans à la Réserve fédérale en tant que gouverneur.