De nombreux MOOC, privés ou gratuits, permettent de se préparer aux concours. Il suffit juste de disposer d’un accès à Internet. / Freepictures (CC by 2.0)

Il suffit de taper sur la plate-forme ­YouTube « comment préparer un concours », pour se retrouver face à des milliers d’heures de vidéo de conseils, provenant tout aussi bien de you­tubeurs survoltés que d’organismes professionnels réputés. Alors que les étudiants utilisent tout autant leurs écrans que leurs fiches bristol pour se préparer aux concours, les modes d’apprentissage en ligne se multiplient sur la Toile.

« Il est fini le temps où les candidats à un concours cachaient les manuels des bibliothèques pendant les révisions ! », s’exclame Sophie Touzé, experte en pédagogie et numérique au ministère de l’enseignement supérieur. En partenariat avec les cours Galien, organisme spécialisé dans la préparation des concours, Sophie Touzé a réalisé un MOOC « Réussir ses concours », dont certains contenus ont été vus près de 30 000 fois sur YouTube. « Le MOOC représente une vraie révolution démocratique, soutient-elle. Quel que soit l’âge ou le lieu de vie du candidat, il peut continuer de passer des concours et d’apprendre tout au long de son existence. »

« Grâce à l’e-learning, nous pouvons toucher toutes les zones géographiques », souligne Paul-Bernard ­Delaroche, responsable du développement de la prépa en ligne Tremplin IEP

Une nouvelle modalité d’entraînement qui n’a pas échappé aux institutions privées. De véritables classes préparatoires virtuelles ont ainsi fait leur apparition sur ­Internet, du concours d’infirmier à celui d’avocat. « La formation numérique a de belles années devant elle, affirme Paul-Bernard ­Delaroche, responsable du développement de la prépa en ligne Tremplin IEP, labellisée par les instituts d’études politiques (IEP). Grâce à l’e-learning, nous pouvons toucher toutes les zones géographiques. D’ailleurs, chaque année, entre 3 % et 10 % de nos étudiants vivent à l’étranger. » Pour des tarifs ­allant de 265 à 1 205 euros l’année d’entraînement aux concours d’entrée des IEP, selon la formule choisie.

Une mission de service public

« La préparation aux concours avec des organismes privés a toujours existé, mais elle prend désormais la forme du numérique », constate Catherine Mongenet, directrice de France université numérique (FUN). Sur cette plate-forme, fondée en 2013 à l’initiative du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, 363 MOOC gratuits sont rassemblés.

FUN répond à une mission de service public : « C’est un signe fort que les universités s’engagent dans ce sens. Nous avons des contenus qui peuvent intéresser les étudiants qui préparent des concours. L’Ecole polytechnique propose, par exemple, aux futurs étudiants en classe préparatoire, des cours en ligne en maths et en physique. »

Mais étudier connecté ne garantit pas la réussite à un concours. Les révisions sur écran nécessitent autonomie et assiduité. « Il est beaucoup plus complexe d’apprendre en ligne que d’apprendre en classe », souligne Jean Frayssinhes, docteur en sciences de l’éducation et chercheur associé à l’université Toulouse-Jean-Jaurès, qui préconise de prêter « une grande attention à l’aspect qualitatif »

Selon lui, mettre en place une préparation de concours en ligne « induit des coûts plus élevés que dans le cas du présentiel. Il y a un océan entre une formation qui se contente de diffuser une conférence et la création d’un parcours didactique qui permet de comprendre, d’assimiler et de restituer les conditions de tout apprentissage ! »

Découvrez notre dossier spécial sur les concours

Le Monde publie, dans son édition datée du jeudi 8 février, un supplément dédié aux nombreux concours de l’enseignement supérieur, qu’il s’agisse de l’accès aux études de médecine, aux grandes écoles, et des « prépas » qui permettent de les réviser. Ses différents articles sont progressivement mis en ligne sur Le Monde.fr Campus, rubrique Concours.