Quatre casques bleus bangladais ont été tués et quatre autres grièvement blessés dans le centre du Mali, mercredi 28 février, dans une attaque à l’engin explosif artisanal, a annoncé l’ONU. La veille, six soldats des Forces armées maliennes sont morts dans des conditions similaires.

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, « condamne fermement l’attentat qui a tué quatre soldats de la paix bangladais » membres de la force de l’ONU au Mali, la Minusma, a indiqué son porte-parole, Stéphane Dujarric, dans un communiqué. « Ces actes lâches n’entameront pas la détermination de la Minusma à soutenir les autorités maliennes dans leurs efforts pour protéger les civils et accompagner le peuple malien dans sa quête de paix et stabilité », poursuit le communiqué. « Le secrétaire général rappelle que les attaques ciblant les casques bleus peuvent constituer des crimes de guerre en vertu du droit international et que les responsables doivent être interpellés et jugés », ajoute le porte-parole.

Plus tôt, la Minusma avait précisé que les quatre casques bleus avaient « trouvé la mort suite à l’explosion d’une mine ou d’un engin explosif lors du passage d’un véhicule de la force de la Minusma sur l’axe Boni-Douentza, dans la région de Mopti », et que quatre autres soldats de la paix grièvement blessés étaient en cours d’évacuation.

« La Minusma renforce actuellement son dispositif sécuritaire dans le centre du Mali, aux côtés de ses partenaires nationaux, régionaux et internationaux », a déclaré le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU et chef de la Minusma, Mahamat Saleh Annadif, cité dans le communiqué. M. Annedif « rend hommage à ces soldats morts au service de la paix au Mali, dans l’accomplissement de leur mission, et présente ses condoléances aux familles endeuillées ».

Un agent des eaux et forêts tué à l’arme à feu

Le chef de la Minusma exprime en outre ses condoléances aux Forces armées maliennes et au gouvernement du Mali, « qui ont tragiquement perdu six soldats dans des conditions similaires à Dioura », dans le centre du Mali également. Mardi, un véhicule des forces armées a « sauté sur un engin explosif improvisé à environ 7 km à l’est de Dioura », dans la zone de Ségou. Le bilan est de « six morts », dont un lieutenant, a indiqué mercredi l’armée malienne sur son site d’information.

Par ailleurs, dans la nuit de mardi à mercredi, « un terroriste a tué à Douentza un agent des eaux et forêts avec une arme à feu », a affirmé à l’AFP une source militaire. Dans le langage des autorités au Mali, le terme « terroriste » désigne un présumé djihadiste.

Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes djihadistes liés à Al-Qaida. Ces groupes en ont été en grande partie chassés par une intervention militaire internationale lancée en janvier 2013 à l’initiative de la France et qui se poursuit. Des zones entières du pays échappent toutefois encore au contrôle des forces maliennes et étrangères, régulièrement visées par des attaques, malgré la signature en mai-juin 2015 d’un accord de paix censé isoler définitivement les djihadistes, mais dont l’application accumule les retards. Depuis 2015, ces attaques se sont étendues au centre et au sud du Mali et le phénomène gagne les pays voisins, en particulier le Burkina Faso et le Niger.