Rassemblement du personnel SNCF de la région Nouvelle Aquitaine pour interpeler le directeur régional de la SNCF au sujet du projet de changement de statut des cheminots. / Jean-Claude Coutausse pour Le Monde

L’essentiel

  • Le climat est tendu entre les syndicats et le gouvernement, depuis que le premier ministre, Edouard Philippe, a annoncé le recours aux ordonnances pour réformer la SNCF et appliquer des mesures controversées.
  • En sortant de la première réunion de concertation avec la ministre des transports Elisabeth Borne, jeudi 1er mars, la CGT Cheminots, l’UNSA Ferroviaire, Sud-Rail et la CFDT Cheminots n’ont pas été convaincus.
  • En passant par des ordonnances, l’exécutif veut à nouveau aller vite. La ministre des transports prévoit « deux mois de concertation et trois mois de débat parlementaire ».

Le contexte

Les cheminots prendront part à la grande journée de mobilisation des fonctionnaires, le 22 mars, pour protester contre le projet de refonte présenté par le gouvernement, qui prévoit notamment la fin du statut de cheminot pour les nouvelles recrues et la transformation de la SNCF en société nationale à capitaux publics. L’intersyndicale doit également se réunir le 15 mars pour décider d’un éventuel mouvement de grève avant le 22.

La citation

« Pour l’instant, la ministre n’a pas écarté nos craintes. »

Le secrétaire général de la CGT cheminots, Laurent Brun, ne s’est pas montré convaincu en devant la presse, jeudi, en quittant le ministère des transports : « Au-delà de la concertation, nous voulons de la négociation, nous n’avons pas eu gain de cause ».

50 milliards

C’est le montant de la dette de la SNCF, que le gouvernement souhaite réduire. L’entreprise a publié mardi ses résultats pour l’année 2017, au cours de laquelle elle a quasiment triplé son bénéfice net, à 1,33 milliard d’euros, et enregistré un « rebond commercial (…) remarquable ». Des résultats que la direction a voulu tempérer, le président du directoire Guillaume Pepy assurant qu’ils étaient gonflés par des effets comptables. « Ce n’est pas du vrai argent, c’est du pur, pur, pur comptable », a-t-il affirmé.

Le statut du cheminot remis en cause

Lundi, le premier ministre Edouard Philippe a annoncé la fin prochaine du statut des cheminots pour les nouvelles recrues. Surnommé « RH 0001 », ce statut « des relations collectives entre la SNCF et son personnel » contient un certain nombre d’acquis sociaux pour les cheminots, avec notamment un régime de retraite avantageux, l’accès gratuit au train et l’absence de licenciement pour motif économique. Ces avantages sont la contrepartie obtenue en retour d’un travail pénible : faire rouler ou entretenir des infrastructures ferroviaires vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept. Le statut des cheminots n’est « pas négociable », a déclaré sur France 2 le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez.