Après le passage au paquet neutre décidé lors du quinquennat Hollande, le gouvernement Macron a mis en place une hausse progressive de la fiscalité sur le tabac. / LOIC VENANCE / AFP

La hausse d’un euro en moyenne du prix des paquets de cigarettes est entrée en vigueur jeudi 1er mars ; le paquet coûtera désormais autour de 8 euros. Le gouvernement avait décidé en 2017 d’augmenter progressivement la fiscalité sur le tabac pour relever le prix du paquet de cigarettes à 10 euros d’ici à 2020, contre 6,6 en 2017, afin de faire chuter la consommation de tabac.

L’objectif de cette mesure est d’obtenir « une prise de conscience de ceux qui fument que ça représente un budget non négligeable, et qu’à une période où tout le monde a envie d’augmenter son pouvoir d’achat, peut-être que cette somme-là » pourrait être dépensée autrement, a déclaré la ministre de la santé, Agnès Buzyn mardi sur CNews.

« 20 milliards d’euros chaque année »

La première hausse est intervenue en novembre 2017 (30 centimes). Et quatre autres paliers sont prévus d’ici à 2020 : 50 centimes en avril puis en novembre 2019, 50 centimes en avril 2020 et enfin 40 centimes en novembre 2020, afin d’atteindre à cette date le seuil psychologique de 10 euros.

« Huit euros, je pense que ça commence à impacter considérablement un pouvoir d’achat, il est important de savoir qu’à la fin de l’année ce sont plusieurs milliers d’euros par an qui sont mis dans les cigarettes [par chaque fumeur]. Et puis, ça a un coût sociétal avec 73 000 morts par an, et un coût pour la Sécurité sociale de 20 milliards d’euros chaque année, et des vies et des familles brisées », a défendu la ministre. L’Etat, qui a inscrit dans la Stratégie nationale de santé, adoptée fin 2017, la promotion des « comportements favorables à la santé », estime à 26,6 milliards les coûts sociaux liés au tabac.

Refusé par François Hollande au profit du paquet neutre, promis par Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle, le paquet de cigarettes à 10 euros – il en coûte 7 en moyenne aujourd’hui – était réclamé avec force par les associations de lutte contre le tabac mais celles-ci avaient critiqué le calendrier. Les hausses modérées et régulières ne décourageraient en effet pas les fumeurs. « Il faut augmenter les prix, mais il faut le faire de façon importante et brutale », résumait Yves Martinet, tabacologue et président du Comité contre le tabagisme, en septembre 2017.