Sophie Pétronin a été enlevée à Gao, au Mali, le 24 décembre 2016, par des hommes armés. Elle dirigeait depuis une dizaine d’années l’Association d’aide à Gao (AAG), une petite ONG franco-suisse venant en aide aux enfants souffrant de malnutrition. / HANDOUT / AFP

Les ravisseurs de Sophie Pétronin, la seule otage française dans le monde, ont diffusé, jeudi 1er mars, une vidéo de l’humanitaire française. La vidéo a été repérée par Site Intelligence Group, qui analyse les vidéos diffusées par les organisations.

Sophie Pétronin a été enlevée à Gao, au Mali, le 24 décembre 2016, par des hommes armés. Elle dirigeait depuis une dizaine d’années l’Association d’aide à Gao (AAG), une petite ONG franco-suisse venant en aide aux enfants souffrant de malnutrition.

La vidéo du 1er mars est diffusée par le groupe djihadiste Jamaat Nosrat Al-Islam Wal-Mouslimin (GSIM [ou JNIM], « Groupe pour le soutien de l’islam et des musulmans »). Intitulée « SOS, Save Old Sophie », elle montre l’otage allongée, des médicaments auprès d’elle, avec comme fond sonore la voix d’Emmanuel Macron qui répète, en boucle, « je vous protégerai ».

Sur France Inter, Arnaud Granouillac, son neveu, s’alarme et lance : « Elle est dans un état de détresse totale (…), l’heure est grave. Il faut que le gouvernement passe à l’action, parce que depuis le premier jour de l’enlèvement, rien n’a été fait. Elle ne mérite pas ce qu’elle vit actuellement. »

Aucun groupe n’avait revendiqué le rapt jusqu’en juillet 2017, lorsque le GSIM avait diffusé une vidéo montrant Sophie Pétronin et cinq autres étrangers.

Les autorités critiquées

En décembre 2017, Alexandre Giorgini, porte-parole adjoint du Quai d’Orsay avait déclaré, lors d’un point presse : « Pour des raisons évidentes de sécurité, nous continuerons d’observer la plus grande discrétion sur la situation de Sophie Pétronin. »

Sébastien Pétronin, le fils de Sophie Pétronin a, à de nombreuses reprises, critiqué l’attitude des autorités pour affirmer que la France ne faisait « rien » pour elle. Sur RTL, le 26 décembre, il avait interpellé mardi le chef de l’Etat : « Si vous décidez d’écarter toutes solutions diplomatiques et toutes solutions pacifiques pour sortir ma mère de ce pétrin, c’est une décision qui vous appartient, mais vous devez l’assumer. » « Dans les onze premiers mois de sa détention, il n’y a absolument rien qui a été fait, qui a été décidé au plus haut niveau de l’Etat », avait-il déploré.