Le réalisateur Robin Campillo et les producteurs du film « 120 battements par minute »,  César du meilleur film. / CHARLES PLATIAU / REUTERS

Il n’y aura pas eu de razzia lors de la 63e cérémonie des Césars, organisée vendredi 2 mars à la salle Pleyel, à Paris. 120 Battements par minute, de Robin Campillo l’a emporté sur Au revoir là-haut, d’Albert Dupontel, six trophées contre cinq.

Le long-métrage de Campillo s’est adjugé le César du meilleur film, Albert Dupontel a remporté celui du meilleur réalisateur. D’autres ont ainsi pu se glisser dans le palmarès : Barbara de Mathieu Amalric qui a valu le César de la meilleure actrice à Jeanne Balibar et remporté le trophée du meilleur son, Petit Paysan, d’Hubert Charuel, meilleur premier film et meilleur acteur pour Swann Arlaud.

Cette cérémonie, qui restera sans doute comme l’une des plus ennuyeuses dans une lignée qui avait pourtant placé la barre assez haut, aurait dû être marquée, comme les Golden Globes américains ou les Bafta britanniques, par les conséquences de l’affaire Weinstein, par la lutte contre le harcèlement sexuel et le combat pour la parité dans le cinéma.

Jane Balibar, César de la meilleure actrice pour son rôle dans «  Barbara ». / YANN RABANIER / MODDS POUR LE MONDE

Mais on n’est pas allé plus loin que quelques allusions bienséantes, lors du discours d’ouverture de la présidente de l’édition, Vanessa Paradis, ou au détour de quelques discours de remerciements. Les participant(e)s avaient été invité(e)s à porter un discret ruban blanc et le climax militant de la cérémonie a été atteint lorsque le maître de cérémonies, Manu Payet, a invité le public à « agir » en se levant pour que les caméras saisissent la multitude des rubans blancs.

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Le premier César du public va à « Raide Dingue »

Seuls les lauréats de 120 battements par minute ont tenté de ramener le public de la salle Pleyel au monde réel. Recevant le César du scénario original, Robin Campillo a rappelé que, parmi les populations les plus vulnérables à l’épidémie de sida, les toxicomanes, les prostitués, les étrangers aujourd’hui nommés migrants, restaient encore les cibles de l’injustice. Le musicien Arnaud Rebotini a dédié sa partition aux victimes de la maladie.

Finalement, la grande innovation de la soirée restait le César du public, attribué au film français ayant attiré le plus de spectateurs en 2017. C’est Raide dingue, de Danny Boon qui l’a emporté, permettant ainsi à l’interprète et réalisateur du film de poursuivre son interminable réconciliation avec une institution contre laquelle il était jadis parti en guerre.

Reste que le palmarès démontre une fois de plus que les votants de l’Académie des Césars ne tiennent pas la comédie en grande estime. Malgré ses neuf nominations, Le Sens de la fête, d’Olivier Nakache et Eric Toledano est reparti bredouille, tout comme Le Redoutable, de Michel Hazanavicius.

Palmarès des Césars 2018

Voici le palmarès de cette soirée, dont les grands gagnants ont été 120 battements par minute (6 Césars) et Au revoir là-haut (5 Césars).

Meilleur espoir masculin : Nahuel Pérez Biscayart dans 120 battements par minute

Meilleure photo : Vincent Mathias pour Au revoir là-haut

Meilleur son : Olivier Mauvezin, Nicolas Moreau, Stéphane Thiébaut pour Barbara

Meilleur espoir féminin : Camélia Jordana dans Le Brio

Meilleurs décors : Pierre Quefféléan pour Au revoir là-haut

Meilleur montage : Romain Campillo pour 120 battements par minute

Meilleur court-métrage : Alice Vidal pour Les Bigorneaux

Meilleure musique originale : Arnaud Rebotini pour 120 battements par minute

Meilleur scénario original : Robin Campillo pour 120 battements par minute

César du public : Raid dingue, de Dany Boon

Meilleur costume : Mimi Lempicka pour Au revoir là-haut

Meilleur film d’animation (court-métrage) : Pépé le Morse de Lucrèce Andreae

Meilleur film d’animation (long-métrage) : Le Grand Méchant Renard et autres contes, de Benjamin Renner et Patrick Imbert

Meilleur premier film : Petit paysan, de Hubert Charuel

Meilleur acteur dans un second rôle : Antoine Reinartz dans 120 battements par minute

Meilleure adaptation : Albert Dupontel et Pierre Le Maître pour Au revoir là-haut

Meilleur film étranger : Faute d’amour, de Andreï Zviaguintsev

Meilleure actrice dans un second rôle : Sara Giraudeau dans Petit Paysan

Meilleur film documentaire : I am not your negro, de Raoul Peck

Meilleur acteur : Swann Arlaud, dans Petit paysan

Meilleure réalisation : Albert Dupontel, pour Au revoir là-haut

Meilleur actrice : Jeanne Balibar pour Barbara

Meilleur film : 120 battements par minute, de Robin Campillo