Des agents de la RATP et un policier dans le métro parisien le 30 décembre 2017. / KENZO TRIBOUILLARD / AFP

La récente mésaventure d’une usagère du métro parisien, qui a dû s’acquitter d’une amende de 60 euros pour avoir emprunté un couloir en sens interdit, suscitait l’indignation sur les réseaux sociaux, tandis que la RATP justifiait sa règle.

Mardi 28 février, une femme enceinte qui venait de prendre l’un de ses sens interdits lors d’une correspondance à la station Concorde, pour gagner un peu de temps sur son trajet, a croisé la route de contrôleurs de la RATP. « 60 euros d’amende sans préavis pour une femme enceinte qui prend un couloir à contre-

sens. Bravo pour ce racket facile », s’est indigné son conjoint sur Twitter, photo de la contravention acquittée à l’appui.

Cette mésaventure a suscité l’indignation de nombreux internautes, certains affirmant avoir connu le même sort, poussant la RATP à s’expliquer.

Au bon vouloir des agents

Ces sens interdits, signalés par un panneau et un pictogramme, visent à « faciliter les flux » de passagers et « surtout éviter des incidents », comme des bousculades et des quais engorgés, qui peuvent perturber la régularité du trafic, a mis en avant un porte-parole de la RATP interrogé samedi 3 mars par l’AFP.

La règle est par ailleurs explicitement mentionnée sur le « mode d’emploi » de la RATP, consultable dans toutes les stations et sur son site internet. Toutefois des contraventions pour une telle infraction « sont peu fréquentes » et il revient aux agents de la RATP de les appliquer ou pas, a ajouté le porte-parole de la société.

« De tels cas sont rares », confirme Michel Babut, vice-président de la Fédération nationale des associations usagers des transports (Fnaut) d’Ile-de-France, par ailleurs administrateur au sein du conseil de la RATP en tant que représentant des usagers.

« J’ai déjà eu l’occasion de faire remarquer à la RATP que cette amende était complètement stupide, étant encore plus élevée qu’une contravention immédiate pour absence de titre de transport valable [50 euros]. »

« C’est une aberration totale qui mériterait un coup de nettoyage du règlement » de la RATP, a-t-il conclu.